Noël est une fête triste. C'est avec grande, très grande peine que nous apprenons la disparition de Jérôme AD (comprenez Jérôme Adolphe Schneider), dont les créations ont bercé de longues heures de la vie de certains membres de cette rédaction. Outre ses apparitions dans les univers de Noctule Sorix et Logical Tears, Jérôme est avant tout connu pour un corps de travail à l'âme tourmentée : celui de la discographie de Drama Of The Spheres. Cette œuvre, celle que nous serions tentés de considérer comme son œuvre "au noir", son oeuvre "au principal", a une place d'honneur sur nos étagères depuis ce premier format long, Unusual Things (GOBO Prductions, 1996) qui amena AD à coopérer avec un certain Rémy Pelleschi (Mlada Fronta).
À ce projet principal, notre homme insuffla ses voix, ses guitares et sources de synthèse, sa vision. Parce que Jérôme, c'est une certaine idée de la musique : la sienne porte un héritage (les scènes death rock, batcave et consorts ont pétri la vision) en même temps qu'elle a été le socle d'une approche toute personnelle, porteuse d'ambiances et de formes uniques, vision nimbée de fragrances de la folie humaine. Un sens certain de la mise en scène s'y manifeste, et qui fait écho aujourd'hui.
Jérôme, un homme d'"énergie, de folie et [une] créativité sur le fil, terriblement punk par l'esprit, excessivement vivant dans tous ses projets", comme le dit si parfaitement Stanislas Deadivo Chapel (Trinity).
Nos pensées vont à la famille et aux proches de Jérôme, à tous ceux qui l'aiment, qui ont entrepris ou travaillé avec lui : elles/ils ne se comptent pas sur les doigts d'une main mais garderont certainement ce souvenir d'une présence, une conviction, une ardence. Elle vont à Jérôme, enfin et en tout premier lieu. Jérôme, ta musique flotte dans nos maisons.
