Les nappes s’étirent, recherche d’espace. Comme un rêve éveillé en ces nappes qui ouvrent : il y a un univers, une cosmicité (le final, "Fading Yellow", est particulièrement représentatif de cette sensation). Les montages sont apparents, quelque rugosité en ces sons vignettes. Oui, c’est de l’ordre du collage : Harlow MacFarlane’s (Funerary Call, Stars Without Light, Sistrenatus, A Thousand Plateaus, Grey Towers Stone Temples...) découpe et assemble une bande-son qui ressemble aux petits accidents du quotidien. Le déroulement reste fluide, pas de secousse intempestive, c'est comme une embrassade, tressaillements inclus. Phantom Pinnacles a ce quelque chose de dérangé, ce petit chaos intérieur que vous ressentez dans la contemplation des choses, dans leur "inatteignabilité" : un univers dérangé par nature, uni en même temps, familier. Et le son, duveteux, presque scintillant, vous place en sensation d’apesanteur.
L’artwork est signé Paw Grabowski & Kevin Gan Yuen, la masterisation est de James Plotkin. Un essai confondant - et vous pouvez prendre le terme à divers degrés.