La nostalgie est le sentiment qui prédomine à l’écoute de ce troisième album de Black Marble. Il ne s’agit pas de cette nostalgie qui rend triste, celle qui se rapporte à quelque chose qui a été et qui ne sera plus. Il s’agit plutôt de celle qui fait naître un sourire sur les lèvres, où l’on regarde le passé de manière bienveillante et attendrie.
Tout dans ce Bigger Than Life respire la nostalgie. L’utilisation de matériel analogique et la diminution des effets qui voilaient la voix de Chris Stewart contribuent à rendre le disque moins froid, plus organique. "Feels" est probablement le titre qui capture le mieux l’esprit de l’album, tant dans la musique qu’au niveau des paroles. Le clip qui illustre la chanson est d’ailleurs particulièrement réussi et renforce le côté mélancolique du titre grâce à l’utilisation de VHS familiales de Chris Stewart. L’ensemble fonctionne à merveille.
Avec ce disque, Black Marble s’éloigne encore un peu plus de la noirceur de son premier opus A Different Arrangement (2012) mais gagne en profondeur. Que ce soit la rythmique 80’s ultra répétitive de "One Eye Open" qui donne au titre un aspect quasi lumineux, la douceur adolescente de "Daily Driver", la fantastique ligne de basse de "Private Show" ou encore la beauté du morceau final "Call", les bons moments sont nombreux. On peut sans doute reprocher à Bigger Than Life un aspect parfois répétitif, mais l’album dégage un tel charme qu’on le lui pardonnera.