Black Plastic est présenté par sa maison de disques, l’Américain spécialisé Cleopatra, comme un mélange entre She Wants Revenge et Depeche Mode. Derrière ce nom un peu étrange se cache Kevin Grady, un artiste visuel, dont Club Grotesque est le deuxième opus à paraître sur le label, après un premier album éponyme sorti en 2016.
Ceux qui rechercheraient un disque avec la signature vocale d’un Dave Gahan ou d’un Justin Warfield peuvent passer leur chemin. En effet, le chant est ici majoritairement parlé, orientation spoken word ; et lorsqu’il est présent, il n’est pas vraiment le point fort de l’album. En revanche, ceux qui sont amateurs de disques avec une véritable atmosphère pourraient en apprécier une partie. Une partie seulement car Club Grotesque ne parvient à créer une véritable ambiance que sur certains morceaux. Notamment avec le titre d’ouverture qui donne directement le ton : un climat sombre, moite et légèrement oppressant. Cela ressort également assez bien sur "Savage" et "Halcyon", deux titres assez anciens - puisqu’ils sont sortis en 2018 et 2019 - ainsi que sur "Sucker" et surtout "Bite", le duo avec André Obin, franchement réussi.
Mais le problème principal est que Black Plastic ne parvient pas à maintenir cette atmosphère de club un peu glauque tout le long du disque. C’est notamment le cas lorsqu’il s’aventure sur des registres plus électro, comme par exemple sur le peu inspiré "Hours", le très étrange featuring avec Richard Butler sur "Acid Rain" qui manque cruellement de direction, ou encore sur "Broken English", la reprise de Marianne Faithfull.
Sur les douze titres proposés par ce nouvel opus de Black Plastic, on ressent finalement un manque de cohérence, ce dernier étant accentué par le mélange de titres anciens et nouveaux, ou encore la présence de remixes qui n’apportent pas grande plus-value au disque. Il reste cependant quelques bons titres – mais pas forcément nouveaux – que les amateurs du genre pourront ajouter à leur playlist.