"L'obscurité est toujours animée par des sons inexpliqués…" Une phrase qui prend tout son sens ici… L’auteur ? Howard Phillips Lovecraft. Conteur de l’étrange et du terrifiant, il est fréquemment invoqué au sein des scènes musicales dark. Son univers inspire encore et toujours. Blut Aus Nord rend ainsi hommage à l’intensité de l’écrivain de Providence à travers une nouvelle trilogie. Disharmonium - Nahab en est le deuxième volet et succède à Disharmonium - Undreamable Abysses, paru l’an dernier et que nous avions également décortiqué.
Le titre renvoie au personnage de Keziah Mason, une sorcière démoniaque du XVIIe siècle qui a prêté allégeance à l’horrible Nyarlathotep. Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir… À l’image de la pochette éminemment flippante conçue par Maciej Kamuda, la musique de cet opus est totalement apocalyptique ! Une sensation d’étouffement nous saisit à l’écoute de ces onze morceaux tous plus putrides les uns que les autres. Quarante-quatre minutes cauchemardesques, dont nous ne sortons pas indemnes. Vindsval développe une esthétique malsaine, violente, que nous trouvons sans charme. Tout ici n’est que laideur. Un parti pris assumé et déjà pleinement affirmé avec MoRT (on s’en souvient). Quelques fragments expérimentaux plus calmes tentent de calmer le jeu (le triptyque "Hideous Dream"), avant de nous plonger à nouveau dans une fièvre black métallique dissonante, violente, hideuse. On pense alors à Ved Buens Ende ou Deathspell Omega. Nahab est un magma sonore grouillant. Le chant ? Un grognement sourd et menaçant. Les guitares sont distordues au possible, propulsées par une batterie furieuse (mais qui sait alterner les rythmes néanmoins). Le groupe français arrive à poser des ambiances avec brio, reconnaissons-le. Mais à quel prix ? La folie est ici le seul mot valable et honnêtement, il nous est difficile d’adhérer à cet art extrême. On en prend plein la gueule, trop peu de respiration et rien d’accrocheur. Certes, le propos est cohérent et comme toujours avec la formation, c’est très bien fait, mais… où est le plaisir ? Allons bon, messire, nous devons être trop fleur bleue, ça nous perdra ! Vivement la suite ?