Ensemble de titres parus sur diverses compilations, remixés et parfois réinventés pour servir ce nouvel ensemble, In Hiding offre une porte d’entrée singulière vers l’univers de ces musiques ambiantes et électroniques. Les tintements, lamentations de cuivres et percussions du labyrinthique "O' Crescent Shedding Queen! Dark Tide is cast inside the Hearts of those who'd lay Siege to your luminous Shade" (durée approchant les seize minutes) ouvrent le bal : une démonstration taille XXL des visions filmiques du protagoniste principal de cette affaire, à savoir Clay Ruby. Une expérience immersive, aux abstraites et ambitieuses proportions.
L’art ambiant de Bury, versatile, a pris des galons dans le temps, s’attirant mmoult demandes extérieures (coopérations artistiques entreprises avec Zola Jesus ou Kinit Her, entre autres). Des formes rituelles et sévères gagnent par exemple l’electro-psychédélisme de "Of Roses, Astronomers & the falsely Accused" (neuf minutes), et le dirigent progressivement vers un climat angoissant. Il se clôture par des bruits de bêtes. Vous rejettent-elles ou veulent-elles vous manger ? Faites-vous votre idée.
La suite du programme offre des structures moins étalées, plus concentrées : les détails discrets de guitare acoustique et la tranquille percussion rituelle de "From Heal to Throat" s’attireront les sympathies des amateurs de dark folk. Ailleurs une promenade vous plonge dans un rituel funéraire ("Penitential March"). Les collages entrepris par "A Kiss to Birth the rotted Sun", pour leur part, incorporent un feeling horror electronics à une mixture en forme de bande originale imaginaire, feeling qui se prolongera de manière plus voyante encore sur "Backward Curse".
Par cet éventail de possibles (dark ambient sur "Magic without Tears", petits éclats folk sur "Pacing the Hollow") et cette hybridation entre formes sévères et tubulaires (le final "Feral Blood Vision"), Burial Hex fait ressentir force d’inspiration sans que pour autant la diversité de la proposition musicale ne gêne exagérément à l’écoute. Un feeling horrifique lie l’ensemble : c’est la marque de fabrique de Bury, nourrie d’un sens du mystère et d’une cinématographie en musique, délestée de tout débordement orchestral.