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Album
14/02/2025

Cathedrale

Poison

Label : Howlin'Banana
Genre : pop-punk-rock
Date de sortie : 2025/02/14
Photographie : @ffranckaalix
Note : 76%
Posté par : Sylvaïn Nicolino

On va voir... Si le retour des Franz Ferdinand trouve des oreilles et des supports médiatiques,  si la face B du dernier Fontaines DC a convaincu au-delà du cercle restreint des mélomanes du rock dur, peut-être que ces mêmes personnes bien téléguidées dans leurs émotions musicales, trouveront le temps d'écouter et d'apprécier le nouveau long format de Cathedrale ?

"Cravings" est efficace, léger, poppy et rock ; "Radium" virevolte. Ce n'est pas du power-pop rock à la Supergrass (tiens ? Que deviennent-ils?), mais l'album est riche de petites chansons sympathiques et d'à côtés. Ce sont donc ces virées hors des sentiers qui nous motiveront.

Ce cinquième album pour les Toulousains s'engage une nouvelle fois dans un format pop-rock pas si classique puisque des triturations synthétiques psychédéliques viennent semer la zizanie. Bon, on est quelques crans sous la folie furieuse des compatriotes de Bracco, mais ces surgissements sont bons à prendre ("Polonium" avec ses airs de démo post-punk de l'est). "Horsemen" amuse dans un premier temps avec sa batterie basique, et puis... quelque chose se passe, le break, la manière dont le groupe assume le parti-pris de la simplicité pour mieux pervertir les attentes. De léger, ça devient jubilatoire.

Les ambiances sont parfois plus renfermées, comme une dose de narcoleptique qui a traîné dans un coin avant d'être prise, sans toute l'efficacité gothique prescrite : ainsi "Healing" malgré la guitare acidulée, est tiré vers le bas par son clavier et sa basse. "The two Worlds", sans moquerie, a tout du tube pour chambre d'ado en proie au mal-être et luttant contre sa détresse. C'est très malin et bien fait (morceaux courts). Entendons-nous, ce n'est donc ni cold, ni goth, ni post-punk, on a juste une impression de malaise diffus, insidieux, ce qui n'est pas pour nous déplaire sur ce site... En forçant le trait, on pourrait se dire que le groupe propose un renouveau Gang Of Four passé par les années 1990 (Inspiral Carpets) dans une veine adoucie, pastel ("Where the Fire is"). "Enchantress" est bien composé, avec une guitare précise et versatile dans les riffs choisis. À chaque fois qu'on s'éloigne de ce qui est simple, ça parle.

Et puis, les gars s'inspirent de Baudelaire ("The setting Sun"), alors, forcément. Leurs titres attisent la curiosité, tant ils éveillent des réminiscences, "Horsemen" (Metallica), vraiment ? "Wave Goodbye" (Soft Cell), allons donc ? Petit à petit, on fouille davantage dans les recoins multiples de ce disque qui passe vite, alors qu'il est en réalité gigantesque. Ses intentions sont variées, multiples, pas forcément reliées et homogènes, mais le résultat force le respect : en un seul album, Cathedrale crée un écheveau dans lequel chaque détail finit par compter, trouvant un effet miroir, permettant d'assembler des couleurs, de promener le regard d'un côté à l'autre.

La collection a ceci de bon qu'elle permet de choisir en fonction des envies. C'est un album complet.

Tracklist
  • 01. Monuments & Bricks
  • 02. South Life
  • 03. Healing
  • 04. The setting Sun
  • 05. Where the Fire is
  • 06. Radium
  • 07. Polonium
  • 08. Cravings
  • 09. Enchantress
  • 10. The two Worlds
  • 11. Wave Goodbye
  • 12. Horsemen
  • 13. New Light