Neraterræ, projet dark ambient italien animé par Alessio Antoni et repéré ici même pour ses dernières productions pour Cyclic Law, s’associe avec Chaigidel : un autre projet italien incarné par Mattia Giovanni Accinni, basé à Turin et dont les vibrations occultes vous traversent et créent le trouble. Les deux musiciens trouvent avec cet essai un intéressant terrain de jeu commun. La musique, sourde et pénétrante, ne se contente pas – et loin de là – d’étaler des plages synthétiques par vagues. Les chants de gorge (ou la voix dans le souffle, comme sur "A’Arab Zaraq") et détails que portent les tambours et cloches tibétaines (entre autres résonances naturelles) créent un son filmique et intérieur. L’envoûtement opère. Des sculptures sonores et amples visent alors à "percer le sol des croyances et de la compréhension humaines, et atteindre les états d'être les plus purs et les plus obscurs." Voyez pour vous-même.
Certains "effets de voûte" remémorent d’anciens opus de Raison d’Être ("Entrails of Souls", où les voix jouent un rôle d’importance au cœur d’un design sonore ritualiste). Belle réussite d’ambiance, au final, pour cette coopération studio qui en réfère directement, par son titre, à la sombre déesse de la mythologie mésopotamienne. Présence insidieuse du démon. Lamaštu : une collection à travers laquelle les deux artistes trouvent une cohérence de vision et déploient une bande sonore aux fluctuations subjectives et subtiles. Les insistantes épaisseurs des drones vous mettront sous tension ("Mac Benach").