Qui a dit New Order ? Difficile de ne pas penser au célèbre Power, Corruption And Lies en voyant la pochette du dernier album de Cold Cave. D’une certaine manière, la référence est assez logique, le duo californien a toujours été fortement marqué par la new wave et le premier extrait de ce nouvel album "Night Light" est, d’ailleurs, assez largement influencé par le groupe de Manchester.
Fate In Seven Lessons est le troisième album du groupe. Il paraît dix ans après Cherish The Light Years, pour lequel Cold Cave avait signé chez Matador. Il faut dire que Love Comes Close, leur premier LP, avait connu un certain succès. Depuis, le groupe a sorti plusieurs EP et singles et revient donc avec ce nouvel opus, à nouveau autoproduit, et assez logiquement composé de sept titres. On l’a déjà dit, les influences sont toujours présentes sur ce disque, New Order et Depeche Mode en tête. Pourtant, on ne saurait réduire Cold Cave à cela, car le groupe parvient malgré tout à imposer sa propre touche, notamment grâce à la voix assez reconnaissable de Wesley Eisold.
Une grande sensibilité se dégage de cet album, comme en témoigne le très beau "Love is All" avec ses synthés et son chant en retrait mais aussi "Prayer from Nowhere", deuxième single mélancolique à souhait. Mais Cold Cave n’en oublie pas pour autant sa capacité à faire danser, "Happy Birthday Dark Star" est là pour remettre les pendules à l’heure, c’est aussi le cas du single "Night Light".
Cold Cave signe ici un retour réussi et le format assez court du disque permet d’éviter l’écueil des titres de trop. Rien à jeter ici donc, mais la prise de risque était assez minimale, Cold Cave fait de la darkwave, le fait bien et vient rappeler à notre souvenir une certaine scène américaine emmenée un temps par She Wants Revenge. Un album infusé à la nostalgie, qui s’écoute avec plaisir. Reste à voir s’il passera l’épreuve du temps.