Cult Of Luna est de retour pour mieux chauffer vos oreilles à l’approche de l’automne ! Trois ans après l’acclamé Mariner (collaboration avec la chanteuse Julie Christmas) et six ans après leur dernier full-length en nom propre, Vertikal, le sextette suédois montre à nouveau les muscles.
A Dawn To Fear se découpe en huit plages pour une durée totale de soixante-dix-neuf minutes, format long qui permet aux musiciens de montrer leur savoir-faire, mûri depuis déjà vingt ans. En effet, Cult Of Luna s’est imposé comme l’un des fers de lance du post-metal, posant les fondations d’un genre empruntant autant au sludge, qu’au post-hardcore et au post-rock. Cette subtile alchimie est ici parfaitement maîtrisée. Si les premiers grésillements de guitare laissent présager d’un opus violent, une évolution constante des atmosphères est de mise. Johannes Persson, le leader de la bande, a particulièrement soigné les compositions, tout en dérogeant à sa règle d’imposer un thème d’écriture. Ce chemin de création a pu être ardu, mais la force du collectif a triomphé des doutes du songwriter en chef. Enfermés aux studios norvégiens Ocean Sound Recordings, les six hommes ont canalisé leur énergie pour accoucher d’une œuvre remarquable. Pétri d’intensité et de fulgurances, A Dawn To Fear est porté par des riffs puissants, des sons plus organiques (l’orgue au détriment du synthé) et un chant hurlé extrêmement bien mis en avant. Le désespoir semble affliger notre combo, mais Dieu que la tristesse est belle ! Cette agressivité sert un propos cohérent, chaque note est ciselée et l’ensemble est parfaitement pensé. De la puissance de "The silent Man", "Lay your Head to rest" et "The Fall", en passant par la lenteur rythmique de "A Dawn to Fear", jusqu’aux accords post-rock de "Inland Rain", sans oublier la douceur de "We Feel the End", le groupe ne néglige aucun élément pour faire voyager l’auditeur. Un juste équilibre donc, entre la rage (qui déborde quelques fois) et la mélancolie. Les musiciens sont en osmose, ce qui est particulièrement manifeste sur "Lay your Head to rest", un morceau tout en crescendo/decrescendo – et un schéma que l’on retrouve au fil de l’album. Mention spéciale également pour "Lights on the Hill", titre mystérieux et lancinant, porté par des guitares expressives. Chapeau l’artiste !
