Une invitation à un voyage synthétique et cinématographique : c’est ce que propose Daniel Davies pour son nouveau projet solo, Signals. Il sort chez Sacred Bones Records, label new-yorkais qui héberge aussi John Carpenter, avec lequel Daniel a beaucoup travaillé, mais également plusieurs artistes influents sur les scènes goth et "wave" en tous genres, dont Lust for Youth, The Soft Moon et Zola Jesus. À la lecture de tous ces noms, on se dit que la parution de ce nouvel album chez Sacred Bones fait sens.
Sur ce projet réalisé en collaboration avec l’artiste visuelle Jesse Draxler, les ambiances sont souvent froides. Les synthés glacés y sont pour beaucoup, notamment sur "Last Days" ou sur "Possessor" où ils se mêlent parfaitement à la rythmique quasi-martiale. La musique peut se faire inquiétante : c’est le cas pour "Destructive Field", où la patte de John Carpenter est présente voire effrayante sur le final fantomatique "Visible". Cependant, elle garde toujours ce côté cinématographique et poétique à l’image de "Beyond Megalith Illumination", titre d’une grande délicatesse et sur lequel la guitare acoustique domine ; et enfin, surtout, du magnifique "One Hundred Years", mélancolique à souhait. Le point culminant du voyage est "Phantom Waltz", véritable marche funèbre moderne. Sa beauté ne laisse pas indifférent.
Signals est sans doute un album qui demande un peu de temps pour révéler tous ses secrets : chaque écoute permet de mieux entrer dans son univers et de déceler toutes ses subtilités. Daniel Davies démontre là toute l’étendue de ses talents de compositeur et, ce faisant, se détache de l’ombre de son mentor.