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Album
27/03/2023

Dead Souls Rising

Black Out

Label : Mysis Records
Genre : rock gothique singulier
Date de sortie : 2023/04/01
Note : 75%
Posté par : Sylvaïn Nicolino

Ce qui se produit avec Dead Souls Rising est peu fréquent. Le groupe avait fait parler de lui à partir de 1993 puis s’était mis en sourdine après Clepsydre, un double CD d'inédits, avec quelques nouveautés et des raretés (sorti en 1999). Fin du rock gothique, plus d’envie ni d’inspiration ?

En 2019 surgit sous forme d'album le projet Nairod Yarg, avec Sébastien de DSR. Sébastien qu'on avait pu croiser dansThe Naked Man. Parallèlement, un travail d’archivisme et de nostalgie ramène le nom de Dead Souls Rising. Et puis un premier miracle advient : Sébastien et Alastrelle se retrouvent, ont envie de produire, composent et vont au bout du travail. Et ce premier travail, Isadora en 2019 est… bon. Peu importe les années écoulées, la mise en veille des ventes physiques, les difficultés à trouver des salles où jouer, le résultat est là. Miroir Illusions, en 2022, enrichit la discographie du groupe.

Deuxième miracle aujourd’hui avec ce troisième album moins d'un an après : la qualité n’était pas un chant du cygne et la résurrection du groupe est maintenant plus féconde que son parcours initial ! Dès l’entame de ce nouveau long format, "Dark Paranoïa" a l’ADN d’un bon titre goth-rock. Puis on perçoit de nouveau la haute qualité des compositions, des arrangements et du chant. "Dysmorphobia" sonne Siouxsie à la voix*, les guitares, les sons synthétiques, le tapage des rythmes, les notes aigrelettes des lignes de guitare et leurs glissando (terribles !) témoignent de talents intacts clairement mis sur table. Des envies aux réalisations, il y a parfois un monde. Or, avec Dead Souls Rising, c’est très propre, bien équilibré. La maturité de cette voix plaque tous les possibles sur les pistes. Le résultat est affirmé, solide, élégant et féroce. Les audaces et les expérimentations fascinent (le break patiemment construit du plus électronique "Burn out").

Ce qui surprend chez Dead Souls Rising, c’est cette force véhiculée par leur création alors même que la liste des titres suggère maintes fois de profonds malaises : bien sûr que la musique est un exutoire, et il est ici sublimation du malaise. 

Les ouvertures sont impressionnantes : ainsi la voix enchantée de "The last Jump" (à la "The last Beat of my Heart") se mue en une rage féroce soutenue par un piano, une guitare et une frappe juste de la batterie. L'élévation en voix de fillette du titre "Reflection of the Divine". Le phrasé revanchard sur pulsions hip-hop et écrin darkwave de "Alter Ego" est, là encore, un tour de force que n'osent que peu de formations. Je suis plus circonspect sur l'interlude "Renascence", du nom d'un célèbre poème américain écrit par Edna St. Vincent Millay à ses vingt ans : instrumental court, celui-ci offre une simple parenthèse. C'est cependant la singularité du DSR "reformé" : ne pas rester coincé dans un registre mais en explorer les nuances, aller de l'avant et proposer des sons qui vont au-delà de la zone de confort de l'auditeur lambda ; exactement ce que généraient les Robert Smith, Peter Murphy, Rozz Williams, Gavin Friday, Siouxsie Sioux, Andrew Eldritch, Nick Fiend, Nick Cave, Jaz Coleman, Blixa Bargeld et autres parrains de la vaste scène dite gothique.

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* et j'aime ces intonations présentes aussi chez Cell Division, les Yeah Yeah Yeahs, Zola Jesus, ou même Horropops sur de trop rares titres.

Tracklist
  • 01. Dark Paranoïa
  • 02. Dysmorphobia
  • 03. Burn out
  • 04. Renascence
  • 05. The last Jump
  • 06. With your Eyes
  • 07. Alter Ego
  • 08. Reflection of the Divine
  • 09. Watching the Silence