Albin Julius, ex-The Moon Lay Hidden Beneath A Cloud n’aura eu de cesse de se renouveler, voire de se réinventer sous le nom de Der Blutharsch. Après des débuts martiaux dans une veine neo-folk peu éloignée de ses débuts avec son premier groupe, Albin s’est tout d’un coup pris de passion pour les champignons hallucinogènes si l’on en croit une poignée d’albums ou EP bien psyché.
The Cosmic Trigger : Retriggered semble amorcer encore une nouvelle réincarnation, même si la tendance psychédélique transpire toujours ça et là. On commence par une ritournelle lancinante somme toute pas franchement mémorable et on enchaîne avec "Desire", qui sonne plutôt cold / minimal wave. "Flying through the Exit" sonne fatalement comme du Legendary Pink Dots du seul fait qu’Edward Ka-Spell pose sa voix délicatement prophétique et hantée sur cette chanson. Exit, du reste depuis longtemps la noirceur suicidaire à tendance suprématisme blanc, Albin déborde d’amour et semble enfin apprécier la vie, ne serait-ce qu’au vu de la pochette montrant un lieu de pèlerinage on ne peut plus phallique visible encore il n’y a pas si lontemps à Bangkok avant que le gouvernement décide que cela faisait un peu tâche.
Le résultat musical, sur ce disque, n’est pas toujours renversant, malgré la collaboration de l’ami de toujours Lina Baby Doll alias Deutsch Nepal ; mais le tout s’écoute avec un certain plaisir, surtout "Sacred Mountain" (Albin chercherait-il l’immortalité, au sens Jodorowskien du terme ?) suivi de la deuxième version de "Cosmic Trigger", entraînante et mélodique à souhait. L’ensemble est bel et bien cosmique, un peu comme si Trisomie 21 s’ingéniait à reprendre du Klaus Schulze après avoir gobé des substances magico-illicites.