Douzième album studio pour les Mexicains Hocico, et nouvelle occasion pour eux de confirmer leur statut de leader electro dark.
Ultra efficace, leur formule taillée pour les clubs conserve la même ligne de conduite, mais sa haute tenue saute immédiatement aux oreilles dès l’inaugural "Dark Sunday" qui impose une ambiance cyberpunk intense, noire et désespérée. Si l’ensemble ne surprend pas outre mesure, le duo parvient tout de même à se diversifier par moments, notamment avec les instrumentaux « El Ballet Mecànico » (electro indus fantomatique, un peu dans l’esprit du "Ghost in the Circuit" de Velvet Acid Christ), "Blinded Race" et "Breathing under your Feet" (interludes ambient aux sonorités eighties qui consolident davantage encore les couleurs dystopiques de l’album). Et quand, en plus de nous proposer de nouveaux hits dancefloor remplis de basses démentes et loops tueurs qui pourraient bien intégrer la liste de ses incontournables ("Shut me down !", "Psychonaut"), Hocico renoue brillamment en fin d’album avec la froideur clinique et atmosphérique de ses premiers essais ("Quiet Zone (in dead Silence)", délicieuse darkwave nineties glauque et embrumée), offrant à son Artificial Extinction une vraie force narrative, on se dit que quand même, malgré le manque de nouveauté en aggrotech, quand Hocico se pointe, on a toujours envie de foncer dans l’usine désaffectée la plus proche pour danser à mort.