À l’heure où Bauhaus revient sur scène, Unknown Pleasures Records offre au monde le troisième volume de sa série de tributes. Dédié au gang adepte de Burroughs, Artaud et Kerouac, cet ensemble rend hommage avec belles manières et un soin porté aux formes qui, de la marque Honoris et jusqu’à présent, porte gage de qualité. Revenez donc un temps sur les volumes dédiés à Death In June et The Sisters Of Mercy / Sisterhood, et dénichez-y vos perles.
Les gens qui se sont portés volontaires pour Honoris III ont traité Bauhaus avec respect, bienveillance, inventivité. Ce sont des fans, souvent, qui postulent… et en l'occurrence, pas n’importe lesquels. La liste des participants de ce volume III, agissant éventuellement par paire, a en effet de quoi impressionner... et provient de scènes diverses, quoique marquées par la prédominance de ce noir imprégnant aussi l’emballage de chaque volume de la série Honoris. Où l’on mesure, aujourd’hui encore, l’influence qu’a exercée l’œuvre du groupe formé en 1978 à Northampton par Peter Murphy, Daniel Ash, David J et Kevin Haskins.
Un certain nombre de reprises s'inspire de la puissance des originaux, veut s'en approcher tout en se parant de la fraîcheur de la nouveauté. Formidable "In the flat Field" recraché par SFD & Diamond Dogs. D’autres réinventent les ambiances, trouvant matière à hypnose : la chair tendre et froide de "All we ever wanted was everything", découpée par Years Of Denial, est goûtée. Il y a aussi "Swing The Heartache", minéralisé par Crystalline Structure & M. McIntyre. Même sort pour "The three Shadows Part 2", réinventé par La Main. La voix y transpire, transporte. 
Le re-design technologique des couloirs filmiques de "Bela Lugosi’s dead", sous l’égide de Chris Shape & Velvvet Kills, fait aussi son petit effet, sa transe. Le frisson se produit au moins aussi fort avec The Married Monk & E. Hubaut via leur remake de "Who killed Mr Moonlight". Une vibration sentie. La qualité d’intention déployée par Judith Juillerat et son pénétrant et minimal "Hollow Hills" n’arrive pas loin derrière.
L’ensemble de la compilation se tient bien et si nous gardons une préférence naturelle pour les groupes qui approchent Bauhaus par son substrat organique (le "She’s in Parties" rénové par Kill Shelter), nul doute : la plupart des covers ici présentes trouvera résonance dans les cœurs des adeptes, tant par leur volonté de reformuler, projeter ailleurs, que par le respect profond de l’œuvre qui les motive et les fait se mouvoir (dansez sur le "Kick in the Eye" de Selfishadows). Beau tribute.
