L’explosion de la synthwave est souvent associée au film Drive et à sa bande-originale sur laquelle Kavinsky signait un titre devenu iconique, "Nightcall". S’en suivait un premier album Outrun (2013)… puis une absence de près de dix ans. Vincent Belorgey aka Kavinsky est aujourd’hui de retour avec le bien nommé Reborn.
Sur ce nouveau cru, on retrouve bien entendu des sonorités synthwave. C’est le cas sur le très bon titre d’ouverture "Pulsar" avec ses synthés éthérés, "Plasma" très orienté 80’s ; et surtout sur "Zenith" présenté comme étant la suite de "Nightcall", un titre très réussi avec un solo de saxophone final du plus bel effet. Mais l’album ne se limite pas à cet univers et n’hésite pas à s’affranchir des codes pour explorer d’autres territoires. On se laisse happer par le touchant "Goodbye", sur lequel Sébastien Tellier vient poser sa voix, tout en délicatesse ; mais également par des morceaux très punchy tels que "Cameo", qui n’aurait rien à envier à un titre de The Weeknd avec Daft Punk, et surtout "Renegade" en duo avec Cautious Clay dont le groove est complètement addictif.
Reborn n’est pas qu’un album de synthwave, même s’il en conserve certains codes. Kavinsky se démarque assez singulièrement d’un Pertubator ou d’un Carpenter Brut. Moins sombre, sa musique lorgne davantage du côté de la french touch. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il est signé sur le label des membres du groupe Air. L’influence de Daft Punk est d’ailleurs assez indéniable sur "Horizon". Reborn se présente comme une synthèse entre synthwave et electro, dont le résultat est plutôt rafraichissant. En espérant qu’il ne faudra pas attendre dix ans de plus pour le prochain album.