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Album
26/09/2019

Korn

The Nothing

Label : Roadrunner Records
Genre : nu metal
Date de sortie : 2019/09/13
Note : 85%
Posté par : Vänessa Lobier

Le treizième album de Korn contient treize chansons et sort un vendredi 13 : reconnaissons au groupe un certain sens de la symbolique.
Il s’agit d’un album particulier dans la discographie, le plus personnel pour Jonathan Davis, plus encore que Black Labyrinth, son disque solo sorti l’an dernier. The Nothing - le néant - est né dans la douleur : celle liée au décès de sa femme Deven en août 2018. Le chanteur l’a dit lui-même : il était au plus mal lors de sa création, d’ailleurs il a travaillé seul. Le groupe a enregistré la musique avec Nick Raskulinecz (qui était là lors de l’album précédent, The Serenity Of Suffering, paru en 2016) et lui a enregistré les voix de son côté.

L’album débute par un son de cornemuse – comme "Dead" sur le titre d’ouverture d’Issues – et l’on entend Davis répéter "Why did you leave me ?" jusqu’à finir en pleurs à la fin du morceau, ce qui n’est pas sans rappeler "Daddy" sur le premier album. Au fil de l’écoute, ce n’est pas la seule parenté que l’on trouve avec les premiers efforts du groupe. Car au fond, qu’est-ce qui définissait le son de Korn à ses débuts ? Une ambiance sombre, parfois malsaine, le chant torturé de Davis, le jeu de guitare complémentaire de Munky et Head, la basse qui claque de Fieldy et une batterie sèche que Ray Luzier a su ramener. Et malgré les annonces fréquentes de retour aux sources sur Korn III : Remember Who You Are (2010) ou encore The Paradigm Shift (2013), jamais le groupe n’a semblé aussi proche de ses origines que sur The Nothing. Le côté brutal de "Cold" avec ses growls ou le riff dévastateur "The Darkness is Revealing" font indéniablement penser au Korn des années 1990. "You’ll never find Me" rappelle que le groupe sait toujours écrire des singles aussi efficaces et fédérateurs qu’à l’époque de "Falling away from me" ou de "Blind". Et depuis combien de temps n’avait-on pas entendu un titre aussi poignant que "This Loss" ? L’album se termine avec un Jonathan Davis à la voix brisée répétant "I’ve failed", la boucle est bouclée.

The Nothing a réussi à capturer les tourments du chanteur, la musique composée par le groupe porte assez remarquablement la détresse exprimée sans retenue par Davis dans ses paroles. Et c’est peut-être dans cette concentration que ce treizième opus rappelle tellement les premiers efforts de la bande de Bakersfield – car il contient une émotion brute qui leur faisait défaut depuis longtemps – et surtout, la sincérité.

Tracklist
  • 01. The End begins
  • 02. Cold
  • 03. You’ll never Find Me
  • 04. The Darkness is revealing
  • 05. Idiosyncrasy
  • 06. The Seduction of Indulgence
  • 07. Finally free
  • 08. Can You hear me
  • 09. The Ringmaster
  • 10. Gravity of Discomfort
  • 11. H@rd3r
  • 12. This Loss
  • 13. Surrender to Failure