La Machine poursuit sa voie et avec ce deuxième EP (et deux single digitaux), on perçoit mieux ce qui se met en place. Un projet qui aime les reprises, certaines évidentes comme le "Rectangle" signé Jacno et qui est un bijou des prémisses de l'electro internationale ; d'autres plus provocantes.
Ainsi, reprendre le tube "Vamos a la Playa" des frères Righeira (1983) téléscope deux univers : celui feutré et racé des gens en noir, un poil dandy, et celui hédoniste et riant des discothèques et des tubes de l'été. La Machine en livre une version ralentie, pas macabre, mais plus kraftwerkienne et froide. Le travail est bien fait et les plus anciens se régalent avec une version enfin accessible et non blâmable de ce titre (j'attends alors une reprise de "Rendez-Vous" de Stef de Monaco, tant qu'à y aller !).
Sauf que... La version en français dévoile quelque chose que peu avait dû percevoir : radiations, bombes, eau fluorescente. Non, La Machine n'a pas modifié les paroles pour établir un pastiche, ce sont bien les paroles d'origine qui sacraient un hymne anti-nucléaire et se moquaient des gens qui continuaient à profiter de leurs vacances en dépit d'une explosion atomique. Ah ben ça alors !
Outre ces trois morceaux, l'EP est complété par un titre original, "Réacteur 4 (Romance atomique)" chanté en français, une électro-pop classieuse, dans la droite ligne des productions du label (son au millimètre, spleen, jeu entre le chant masculin et le féminin), mélodie minimale mais travaillée. Je conseille la version "remix" du titre, longue de cinq minutes.
Un album est annoncé : Contrôle Total.
