2019 est une année de changement pour les Allemands Lacrimas Profundere. Entre la signature chez SPV, après de longues années chez Napalm, et l’arrivée d’un nouveau chanteur (Julian Larre, successeur de Rob Vitacca), on peut dire que Bleeding The Stars marque une nouvelle étape dans l’histoire d’un groupe qui maintient fermement sa place sur la scène goth metal depuis 1993.
Ce nouvel album, d’ailleurs, joue à plus d’un titre la carte de la nostalgie, à l’opposé de son prédécesseur Hope Is Here : sans revenir complètement au doom atmosphérique des premiers temps, il réactualise sur plusieurs titres le goth doom mélodique et mélancolique de Burning : A Wish (2001) et Fall, I Will Follow (2002). On ne saurait que trop conseiller aux amateurs de jeter une oreille au magnifique "The Kingdom Solicitude", tout en leads de guitare tristes, claviers atmosphériques et alternance entre voix de velours (le registre de Julian Larre est très proche de celui de Christopher Schmid, premier chanteur du groupe) et refrains en grunt. Dommage que le combo n’ait pas exploré davantage cette facette de son écriture ; s’il fait toujours autant mouche dans l’exercice du tube goth "à la Tiamat/Moonspell" (délicieuse "Celestite Woman"), il sombre trop souvent et malheureusement dans une formule un brin poussive à gros refrains un peu vulgos ("The Reaper", "Like Screams in empty Hall", "A Sip of Multiverse"). L’ensemble manque clairement de finesse et donne la sensation que Lacrimas Profundere aurait pu prendre plus de temps pour composer son tracklisting... à moins qu’un autre genre d’impératif l’ait forcé à remplir son album de hits aguicheurs et faciles à consommer.