Une réunion au sommet ! Les deux acolytes échappés de Dead Can Dance reviennent ce printemps avec Burn, enregistré avec le producteur James Chapman. Une forme collaborative qui poursuit leurs efforts initiés avec Le Mystère Des Voix Bulgares. La diva claironne toujours, partageant ses fantaisies vocales entre Orient et Occident. L’intention ici est fédératrice, un assemblage de contraires. La lumière s’égare dès l’ouverture, permettant des incursions quasi trip-hop version Archive, avant de rejaillir sur "Aldavyeem (a Time to dance)" et de mener la danse (païenne) sur "Do So Yol (gather the Wind)". Cet aspect joyeux et positif charpente l’opus mais ne le détermine pas. Ainsi, la mélancolie point, pleine, massive, sur "Orion (the weary Huntsman)" et "Keson (until my Strength returns)", offrant des instants mystiques profonds. L’electro seconde alors la psalmodie archaïque de Gerrard.
Parfum d’un autre temps, l’envoûtement est sincère. La maîtrise des émotions caractérise Burn, un disque qui a mis plusieurs années à se concrétiser. Ode puissante et fragile à la fois, cette œuvre impressionne par son mélange de sonorités. L’électronique imbibe les compositions, tout en gardant un esprit world et folklorique, une impression particulièrement bien rendue sur le morceau de clôture. Mais la sauce ne prend pas toujours complètement. "Noyalain (burn)" et "Deshta (forever)" sont moins réussis. La pulsation se perd et ne parvient pas à suivre harmonieusement les vocalises trop osées de l’Australienne ; on pardonne. Burn doit se ressentir comme une aventure, un voyage onirique propulsé par un nappage synthétique astucieux et ce chant toujours aussi hypnotique. On parvient même à trouver des traces du Disintegration des Cure et de Mogwai. Ces sept titres sont relativement légers en comparaison du fond de catalogue de la cantatrice soixantenaire. Si certains éléments peuvent dérouter, ils témoignent également de la capacité de ces artistes internationalement reconnus de se renouveler.