Un peu de contexte tout d’abord. Derrière Love, Ecstasy And Terror il y a Adam Bravin, de She Wants Revenge – et voilà maintenant plusieurs années qu’il tease la parution de ce premier album solo, et autant d’années qu’il la repousse. Cela fait quand même déjà quatre ans que le premier extrait "Carousel" a été dévoilé et plus de trois ans pour "My Little Sin", et même si ces deux titres étaient plutôt réussis, on avait fini par se dire que cet album ne verrait jamais le jour. Surtout lorsqu’en mai 2020, on apprenait que She Wants Revenge – après avoir repris du service sur scène – allait enfin sortir son quatrième album (Valleyheart, le dernier en date, était sorti en 2011). Oui, mais voilà : la joie a été de courte durée puisqu’en août le groupe a finalement annoncé sa séparation via un communiqué sur son site officiel, sans véritablement donner d’explication. Quelques mois plus tard, le chanteur Justin Warfield annonçait son retour en solo et Adam Bravin se décidait enfin à sortir son disque.
C’est donc le jour d’Halloween que Love, Ecstasy And Terror est arrivé jusqu’à nos oreilles. Si certains espéraient voir dans cet album une prolongation de She Wants Revenge, ils risquent d’être un peu déçus. Certes, on retrouve – dans une certaine mesure – le romantisme noir qui caractérisait le groupe et "You’ll never know" est sans doute le morceau qui rappelle le plus le duo. Mais bien qu’il soit le titre le plus accrocheur du disque, il ne parvient pas égaler un "Tear You apart" ou un "Red Flags and long Nights". Mis à part ça, les ambiances glaciales des deux premiers opus ne sont pas complètement là et la voix assez monotone d’Adam Bravin est loin de rivaliser avec le timbre grave et profond de Justin Warfield. Pour donner une chance à cet album, il faut donc essayer de faire abstraction de She Wants Revenge.
Globalement, la première partie du disque est la plus convaincante avec les trois titres mentionnés plus haut auxquels on peut ajouter "Black Heart", le langoureux titre d’ouverture. Ce dernier n’est pas dénué de charme, même si l’on regrette qu’il reste trop linéaire durant quasiment sept minutes. "Get back to Her" aurait pu être le tube de l’album avec son refrain assez efficace, sans pour autant y parvenir, l’apparition de Dita Von Teese sur la fin du titre étant d’ailleurs franchement dispensable. Le disque s’essouffle un peu sur la deuxième moitié, malgré la présence de Daniel Ash à la guitare sur "Watch me burn" ou la basse typiquement post-punk qui prédomine sur "Disappear".
Ce premier album solo d’Adam Bravin nous laisse un sentiment mitigé : pas vraiment mauvais, pas vraiment bon non plus. Certains titres sortent du lot sans pour autant nous donner une véritable envie d’y revenir. Sans doute l’attente a-t-elle trop duré et l’ombre de She Wants Revenge est-elle encore trop présente pour que l’on parvienne à l’oublier. Pour autant, on suivra avec intérêt la suite des carrières solo des deux membres du groupe. Qui sait, peut-être reviendront-ils une nouvelle fois sur leur décision…