Oh ! Le groupe facile à chroniquer ! Lorsque je reçois la feuille de presse accompagnant le lien de téléchargement, je souris : le groupe a le look parfait, sexy et rock'n'roll, la touffe de cheveux du gars est époustouflante ; le nom du groupe a ce côté provoc' qui touche juste, les titres des morceaux annoncent la couleur surf-garage. On est dans l'attente d'une découverte.
C'est immédiat, c'est sûr : voilà un vrai bon groupe qui ne révolutionne rien mais synthétise et va incarner la fougue rock dans les prochaines années. On pense aux Cramps, White Stripes, à l'ancienne scène psycho des années 2000 (cf. le label I Used To Fuck People Like You In Prison), à la fureur des concerts dans des bars miteux où l'on ne sait si c'est le groupe ou les habitués qui vont les premiers se jeter sur les autres.
Avec basse, guitare, claviers (le très Jarvis Cocker / Phillip Boa du bon temps sur "Vicious little Sister", premier single), batterie et voix de loup en rut chantée par Greg Allan (et de louve en rut de la part de Bex Nicholas aussi pour faire bonne mesure), Medicine Dolls ne cherchent pas une formule secrète, mais composent dans un carcan qui leur convient au mieux.
Les titres s'enchaînent, chacun avec sa fureur de vivre et ses petits détails croquignolets (le break reggae du garage "Bad Sugar" me plaît bien, le clavier de "Mix my Medicine" aussi tremblant que la voix en début de couplets). Régulièrement, les compositions exposent des écarts qui surprennent et réjouissent : le narquois et punk à la Libertines "She tastes like Cocaine", le plus pop cradingue "I don't wanna dance with You".
Le trio a sorti cinq EPs avant de se lancer dans le long format : avec ses quatorze titres au son au petit poil, ils nous gâtent et le son est parfait. Ecoutez "L" ou "Psycho Killer" : tout est impeccablement calé ! En quinze secondes, ça se chante ; et ça se danse en trente. On se regarde avec ma moitié, trop contents d'avoir ce "nouveau" groupe à se mettre sous la dent. On passe notre journée à enchaîner l'album et les EPs. La dimension festive est revendiquée, notamment par leur reprise du "Rock Lobster" (simple renforcement du son plus rugueux et fantasque) des B52'S. C'est plus qu'addictif, c'est la Révélation qu'on espérait. Ils viennent d'Afrique du Sud et nous feront passer un hiver torride.