Jouissif. Ensemble, Joeri Dobbeleir (du projet The Whereabouts Of J. Albert, détenteur des idées premières et chargé des guitares mélodiques et sons de synthèse), Dirk Ivens (The Klinik, ici aux effets et guitares "dégradantes") et le batteur Dries D’Hollander (Suburb Songs) offrent avec ce nouvel EP une collection de prises inédites. De quoi ravir tous les amateurs de vibrations cosmiques et d’electronica : l’alliage entre les sons de synthèse et les sources organiques produit sur tout l’EP une pulsation hypnotique. Le son est spatial et même si ça ne sonne pas Neu! dans la production, pas très difficile de cerner où se situe l’héritage. C'est ciselé, à la fois détaillé et économe. À la fois kraut en esprit, mais plus punchy que ce que ce son à l’ancienne laisserait a priori imaginer.
Enlevées, les boucles des deux premières constructions du trio ("Odyssey" et "Drift") provoquent un premier et immense plaisir d’écoute, non démenti par la répétition de l’expérience. La suite est à l’avenant, mais Motor!k varie les plaisirs et bifurque vers un mid-tempo spatialisé sur le fascinant "Bypass". Tout sauf un moment de creux. Avec ce morceau, le trio offre à saisir sa puissance climatique, pour peu que vous ayez raté le coche sur le début de l’EP (ce qui pour être tout à fait honnête, est fort peu probable – sauf à considérer que vous ne vous seriez pas décrassé les tympans au lever).
Après la sortie du format long 3 plus tôt en 2022, Odyssey offre un complément de premier choix, démontrant au passage qu’une expérience ancienne et une communauté de feeling et de goûts œuvrent au sein de ce projet âgé de guère plus de trois ans. Le moment file à la vitesse de l’éclair et vous ne pensez qu’à une seule chose à la fin du quatrième titre ("Perseverance", lequel revient à des démonstrations un peu plus musculeuses) : réenclencher le play. Une expérience concentrée, alchimique et addictive.