Opus XV, succession de 101 Visages (2020). Hors Du Temps, les vibrations de la survivance et de ce qui fait sa lumière : renaître aux choses. Les trames 2024, épurées, du Suisse Christophe Terretaz (nom d’artiste Ozymandias) sont celles de l’après : celles d’une lente rémission, période où l’instrument a été retrouvé, où il a fallu réapprendre.
La marque de fabrique est là, pluie fine et automnale. Les notes percent le silence. Ozymandias fait beaucoup avec peu, zéro démonstration. Les gouttes s’accrochent à la vitre et cette musique a ceci de précieux et rare, sans doute, qu’elle vous plonge dans l’instant présent, vous le fait vivre à plein. À regarder le paysage en écoutant leur petit fracas, ces secondes que vous vivez ont quelque chose de plus précieux que d’habitude. Cette fois, vous prenez le temps de les compter.
Et il y a quelque chose de rassérénant à le faire, si vous chassez ce qui peut enserrer le cœur à l’idée que chacune d'elles s’échappe pour toujours (les graves de "Dernière Tempête" sonnent des cloches). Cette musique n’a pas d’âge et si vous vous arrêtez de compter, si vous plongez dans le seul ressenti, alors le temps s’évapore. C’est la magie de ce doux sépulcre : les notes remplissent l’espace, leur écho dure. Comme si rien ne devait, ne pouvait se finir. Magnifique.