Troisième EP pour Parquet et leur musique latte bien. Jeu de mots pourri, OK, c'est pour voir si vous suivez... Accrochez-vous car on a ici une musique instrumentale qui charme. A peine un long format sorti (Sparkles & Mud), voici que les cinq musiciens reviennent avec un long EP deux titres et deux bonus, simplement nommé Sparkles. On sent que ça va être embrouillé dans la promo, mais tant qu'on trouve les morceaux et leurs dates de concerts, tout ira bien.
On commence avec une vague electro kraut répétitive et bien fichue, mais on a déjà entendu. Puis, ça se décale dans le son et forcément, on tend l'oreille : ça fonctionne, c'est captivant. Soudain, le son se durcit et bascule dans la vague rétro futuriste des Perturbator, Carpenter Brut et autres Zombie Zombie. Ah ? On ne l'a pas vu venir... Mais Parquet n'en reste pas là et détend en redescente, toujours aguichant. On reste dans un entre-deux une bonne minute, pour faire policé et gentil, puis la composition se noircit cette fois avant de reprendre ses arrangements dantesques pour les mener bien plus haut. La frappe rythmique devient plus efficace (jouée par Seb Brun), faisant tourner en bourrique le pauvre auditeur désormais complètement accroché. Le final revient à une boucle roborative kraut, digne des meilleurs groupes dans ce genre signés chez Sacred Bones Records.
Une musique de connaisseurs astucieux, capables de faire jouer les basses en mode funky 80’s, programmée par des robots plus cool que ceux de Kraftwerk (Jean-François Riffaud joue "pour de vrai"). "Esperanza" avec sa ligne dansante laisse la place pour des nappes plus bruitistes, tandis que le deuxième tiers voit les rythmes se densifier. C'est joyeux sans être dans l'esbroufe, travaillé et naturel comme un jam. Les jeux avec les sons vont dans un éventail large, ne cessant de modifier les références ; pour les connaisseurs, au cours de la sixième minute, j'y entends même des pointes à la early Front 242 ou Arabian Prince ("Innovative Life") ; avant une plongée dans la house à soirée mousse, yeux grand écarquillés : qui de Simon Henocq ou Seb pousse les compositions vers ces ouvertures ? A moins que ce ne soit l'apport de Clément Edouard ? On s'en fiche, les cinq sont associés, invitent des copains, et leur musique sonne comme si un seul artiste azimuté était aux commandes.
Deux titres en bonus, comme une séance de rattrapage puisqu'on les avait sur leur premier EP : "Puppet" se fait plus ouvertement rock dans ses riffs de guitare maltraités (Guillaume Magne et Nicolas Cueille, avec en prime un Julien Desprez), c'est précieux, vif, engagé et malicieux une fois de plus. Le bonus s'enchaîne avec "Western", ludique. Une fois entré dans le sujet, on a une basse saturée en note unique qui cabosse et martèle. Le contretemps est légèrement décalé, d'un rien, juste ce qu'il faut pour énerver et faire sourire. La montée est une réussite si grande qu'on se demande comment le groupe atteint de tels sommets : un bonus, ça ? Mais c'est un single monstrueux pour galvaniser le final d'un jeu-vidéo post-apo !