Le trio Mic Jogwer (vocals, guitar), Paul Richter (drums) and Luca Sammuri (bass) se suffit à lui-même : le son du trio actuel s’est affermi, le style est pose et le son d’aujourd’hui a surtout avec ses essais inauguraux un sens de l’élégance noire. Mais Pink Turns Blue a aujourd’hui un son plus poli, et dont la recherche mélodique prime sur cette dimension brute du son qui a pu marquer les premiers temps. Le dernier grand album, en ce qui nous concerne, reste Phoenix (2005).
En 2025, rien ne bouge au pays de Pink Turns Blue : les mélodies sont là, Jogwer & co. exprimant sans fard et à partir de peu d’éléments une forme de drame intérieur et d’interrogation sur le monde et l’état des interactions sociales.
Les guitares parlent sans hurler, les chansons s’avèrent plutôt belles ("Black Swan (But I know There is more to Life"), touchent la corde sensible ("I can read your Name in the Stars") et ce dark rock diffuse une énergie contaminatrice, héroïque ("Like we all do"). Le successeur de Tainted s’avère alors – et nous n’en espérions pas moins – un exposé stylisé, sans vraies surprises malheureusement, mais qui comme à chaque fois, nous laisse à dire que Pink Turns Blue a trouvé la recette permettant d’entretenir un mythe et de renouveler sa performance live. Les compositions gardent une force, la voix de Jogwer, immuable, a comme toujours cette vibration d’authenticité et certaines des chansons qui composent ce Black Swan pourraient trouver sur scène un terrain d’expression idéal ("Friday Night out", "Please don’t ask me why"). Black Swan : un physique conservé, une sobriété, un groupe en maîtrise.