En 2016, la scène EBM a fait la découverte de Rein, une jeune Suédoise qui a réussi à se faire remarquer grâce à un premier single assez addictif, "Can’t handle me". La Suédoise a sorti un très bon premier EP homonyme dans la foulée, ainsi qu’un deuxième en 2017 intitulé Freedom et puis… plus grand-chose. Jusqu’à ce que la jeune femme décide de monter son propre label afin que son travail "arrête de tomber entre de mauvaises mains" selon ses propres termes. C’est ainsi qu’un premier single "Off the Grid" est sorti en novembre 2019, suivi quelques mois plus tard par "Closer to Reality".
Il aura donc fallu attendre le mois d’août 2020 pour découvrir Reincarnated, premier album de Rein, qu’elle a coproduit avec Carli Löf. Le son de la Suédoise se caractérise par un chant qui oscille entre douceur et agressivité le tout servi sur fond d’EBM aux influences 80’s. Sur certains titres la formule fonctionne bien ("Reincarnated", "Puppetmaster", "Off the Grid") quand sur d’autres, elle donnerait presque mal au crâne… notamment sur le très agaçant "Bodyhammer" ou encore "Limitless". C’est finalement lorsque Rein sort de sa zone de confort qu’elle devient la plus intéressante, comme sur "Dystopia" : un titre plus proche de la synthwave, à l’ambiance nocturne et particulièrement réussi.
Si on salue la prise de liberté et l’engagement total de l’artiste dans son projet, ce premier album s’avère au final assez inégal. Cela est sans doute lié au parti pris de Rein de durcir un peu sa musique. Sur son premier EP, la Suédoise était parvenue à trouver un juste équilibre entre l’EBM et un son plus proche de la darkwave. Elle a par la suite fait le choix d’un son plus agressif qui, s’il est respectable, nous séduit moins. Ceci dit, nul doute que cet album devrait trouver écho favorable du côté des amateurs d’EBM rugueuse.