En novembre 2019, Dais Records nous faisait découvrir "Napoleon", le premier single d’une jeune artiste encore peu connue, Riki. Avec ses sonorités 80’s assumées et son refrain taillé pour les clubs, ce titre apparaissait comme une réussite totale. Tous les éléments étaient donc réunis pour susciter une forte attente autour de la sortie de ce premier album.
Une petite présentation s’impose. Derrière Riki, il y a Niff Nawor, une artiste qui a évolué dans le milieu deathrock et anarcho-punk californien pendant plusieurs années. Le projet Riki a vu le jour fin 2017 avec la publication d’une cassette intitulée Hot City contenant trois titres, après avoir porté le projet sur scène, elle a fini par être signée chez Dais Records, label californien connu pour la qualité de son catalogue (on citera par exemple Drab Majesty, Xeno & Oaklander ou plus récemment Body of Light). Et encore une fois, Dais ne s’est pas trompé.
Il se dégage une personnalité folle de cet album éponyme, alors même qu’il est facile de se perdre dans les références lorsque l’on parle de synth-pop. "Strohmann" donne le ton dès le début avec son beat rugueux et nocturne contrastant avec le chant tout en douceur de Riki. Sur "Know", on croirait presque entendre Madonna avant que les synthés glacés et les bruitages ne nous ramènent vers des horizons bien plus sombres – clairement le meilleur titre du disque. La ligne de basse typiquement post-punk de "Earth Song" ou le côté Depeche Mode de "Spirit of Love" confirment la grande classe qui se dégage de ce disque. Mais c’est "Monumental", le titre final, qui achève de nous convaincre. Il débute de manière assez éthérée, presque pop, avant que peu à peu le beat ne prenne le dessus, que le chant de Riki ne se fasse plus grave et imposant et que le titre n’explose réellement. Une bien belle manière de conclure un album qui, décidément, ne déçoit pas.
En seulement huit titres et un peu plus de trente minutes, Riki parvient à se démarquer au sein d’une scène où l’originalité est loin d’être toujours le maître mot. Certes, le projet n’évite pas certains écueils et fera indéniablement penser à tel ou tel artiste par moment. Pour autant, il ne s’efface jamais devant ces références ni ne tombe dans quelque facilité que ce soit.
