Depuis quelques années, la synthwave est partout. Elle est sortie de l’underground pour s’inviter dans les plus grands festivals metal. Certains artistes n’hésitent pas à surfer sur la vague comme le groupe Muse qui en a injecté – avec plus ou moins de réussite - dans son album Simulation Theory de 2018. La synthwave s’exporte aussi dans l’univers des séries TV : on la retrouve dans la BO de la série Netflix Stranger Things ou encore au générique de la saison 9 de la série anthologique American Horror Story dont l’action se déroule en 1984. Elle a également fait l’objet, en 2019, d’un documentaire réalisé par Ivan Castell – avec la présence de John Carpenter à la narration – intitulé The Rise Of The Synths. D’un genre plutôt confidentiel au départ, la synthwave est quasiment devenue "mainstream" notamment grâce à ses liens étroits avec la pop culture, en particulier le cinéma et les jeux vidéo (1).
D’après le site spécialisé Synthspiria, la synthwave peut se définir comme "une reprise et inspiration des genres employant des synthétiseurs, des boîtes à rythmes et autres instruments des eighties en y ajoutant des sonorités modernes issues de la musique électronique." (2) Ce mouvement commence à émerger – sans pour autant être appelé "synthwave" - au début des années 2000 notamment grâce à l’influence de la scène electro française avec des groupes tels que Daft Punk ou Justice. Mais c’est en 2005 qu’elle prend son essor, là encore à travers des artistes français comme Kavinsky et son EP Teddy Boy, sorti sur le label Record Makers, fondé par les membres du groupe Air. On peut également citer Secret Diary (2008) de College (qui fait partie du collectif français Valerie) ou encore l’album Cosmos (2004) du duo américain Zombi pour le versant plus sombre.
Le succès du film Drive en 2011, va donner un sérieux coup de projecteur au genre, et particulièrement à l’une de ses branches, l’Outrun c'est-à-dire la synthwave de la route. Sur la bande originale du film, on retrouve Kavinsky avec son désormais célèbre "Nightcall" ainsi que College et Electric Youth pour le titre "A real Hero". Depuis, le genre connait différentes variantes parmi lesquelles la darksynth, la dreamwave, la vaporwave ou encore la cybersynth. De nombreux artistes ont émergé, avec une grosse mouvance française emmenée par Perturbator, Carpenter Brut, Dan Terminus, Absolute Valentine, Tommy 86, Volkor X, Carbon Killer ou encore Fixions. Mais la synthwave n’est bien sûr pas un genre uniquement français, on peut également citer les Américains GosT, Dance With The Dead et Arcade High, les Australiens de Power Glove ou encore les artistes du collectif Rosso Corsa, présents dès le début des années 2010. Plusieurs labels se sont également engouffrés dans la brèche : le label de metal finlandais Blood Music a signé certains des plus gros artistes de la scène, les Marseillais de chez Lazerdics Records sont dans la course depuis 2016 ou encore la grosse machine new-yorkaise NewRetroWave, célèbre pour sa chaîne YouTube et ses clips à l’esthétique très 80’s. En effet, la synthwave est un genre musical très référencé et le visuel y a une importance particulière, notamment à travers son imagerie rétro puisée dans les années 1980/1990. Musicalement, les synthés des années 1980, l’italo-disco ou encore les bandes-originales de films ont eu une influence indéniable sur le mouvement. Au final, on peut dire que la synthwave puise ses racines dans la nostalgie de la pop culture de ces années-là pour mieux les retranscrire en musique.
L’une des principales inspirations de l’esthétique synthwave vient du cinéma des années 1980, particulièrement des films de science-fiction ou d’action américains de cette époque. Les films de John Carpenter ainsi que ses bandes-originales reviennent régulièrement lorsque les artistes sont interrogés sur leurs influences. L’exemple le plus flagrant est celui du pseudonyme de Carpenter Brut qui est un hommage on ne peut plus clair au maître incontesté de l’horreur. Le musicien vient d’ailleurs de signer la bande originale de Blood Machines (3), un film de science-fiction qui se situe dans un univers aux forts accents 80’s et à l’esthétique cyberpunk, et qui constitue la suite de la vidéo de son titre "Turbo Killer" (4). Pour Volkor X aussi, l’influence de Carpenter est présente, il a d’ailleurs sorti un remix de "John Carpenter’s The Fog" (5). Quant à Kavinsky, il a mentionné l’importance de la BO du film Christine dans son appréhension de la musique : "Pour moi, la musique se rapproche du cinéma. Pour faire un disque, il me faut un fil rouge, un sujet. J'ai une passion pour les BO. J'ai d'abord découvert la musique de Christine […] représentation parfaite de la relation entre un homme et sa machine. Elle était simple, honnête et minimaliste. Juste ce qu'il faut pour que ça colle avec les images." (6)
Outre l’évocation quasi unanime de Carpenter, c’est plus généralement le cinéma d’action et de science-fiction des années 1980 qui a marqué un certain nombre d’artistes. Le nom de Perturbator vient d’ailleurs de là, comme il l’explique : "Je voulais qu’il rappelle l’horreur et le cinéma d’exploitation, façon années 1980 : Predator, Terminator, Annihilator, Vindicator." (7) Volkor X a, quant à lui, tiré son pseudonyme de la série télévisée japonaise San Ku Kai (8). Sur son premier album Code 403, Jack Maniak glisse des références à quelques films cultes de la pop culture tels que Gremlins ou Terminator 2 (9) alors que chez Absolute Valentine, ce sont les films Robocop et The Crow qui ont eu de l’importance (10). Le cinéma d’horreur a également occupé une grande place pour plusieurs musiciens, c’est le cas du groupe Dance With The Dead (11) ainsi que de GosT, à tel point que ce dernier n’hésite d’ailleurs pas à qualifier sa musique de slasherwave, faisant ainsi écho aux "slasher movies". Pour lui, l’œuvre majeure est Nightmare On Elm Street (les Griffes de la Nuit) de Wes Craven sorti en 1984 (12). L’influence du cinéma pour les artistes synthwave se ressent particulièrement dans leur musique, qui s’appréhende souvent comme "une bande-son pour des films imaginaires", pour reprendre les propos du superviseur musical John Bergin issus du documentaire The Rise Of The Synths.
Outre le cinéma, l’univers cyberpunk est particulièrement lié à celui de la synthwave, à tel point qu’il existe même un courant spécifique nommé la cybersynth ou cyberpunk, emmené par des artistes tels que Dan Terminus, Glitch Black ou encore Fixions. Du roman Neuromancien de William Gibson en 1984, aux mangas tels que Ghost In The Shell et Akira, en passant par le cinéma avec le film Blade Runner de Ridley Scott en 1982, cet univers a été une source d’inspiration très importante pour de nombreux musiciens. D’ailleurs, Blade Runner a profondément marqué James Kent pour son projet Perturbator : "Ça a été une assez grosse révélation cinématographique pour moi, et qui a énormément déteint sur ma musique, sur Perturbator plus particulièrement." (13) Pour Dan Terminus, "tout ce qui est cyberpunk en matière de littérature et de films… ça ce sont des sources d’inspiration." (14) Son premier album, The Darkest Benthic Division sorti en 2014 (15), est d’ailleurs un hommage direct à Blade Runner, dans la mesure où il évoque une histoire parallèle au film de Ridley Scott. Il en va de même sur The Wrath Of Code (2015), qui raconte une histoire originale cyberpunk.
Si le cinéma a profondément marqué la synthwave, ces deux univers se sont rencontrés en 2015, à travers le court-métrage Kung Fury qui rend un hommage appuyé aux films d’action des 80’s. Sa bande-originale met la synthwave à l’honneur avec des artistes issus d’un des collectifs pionniers du genre, Rosso Corsa : Lost Years, Mitch Murder et Highway Superstar. On doit également à cette bande-originale la prestation mémorable et décalée à souhait de David Hasselhoff sur le titre "True Survivor". On retrouve aussi ce jeu d’influences réciproques entre la synthwave et le monde des jeux vidéo. En effet, les artistes synthwave sont nombreux à puiser leur inspiration dans les jeux vidéo des années 1980/1990, que ce soit dans leurs univers graphiques ou encore dans leurs bandes originales. La musique des jeux vidéo a évolué à chaque nouvelle génération de consoles (16). Des premières bornes d’arcade au célèbre jeu Pong d’Atari en 1975 (17), on est ensuite passé à l’ère des consoles 8-bit caractérisées par la chiptune (18) avec leur lot de bandes-son devenues cultes telles que The Legend Of Zelda, Final Fantasy ou encore celle du célèbre beat’em all de la Mega Drive (avec ses 16-bit), Streets Of Rage. Mais c’est bien le passage au CD et l’arrivée de la PlayStation de Sony en 1994 qui change la donne : avec elle "finie la 'chiptune', cette musique des puces électroniques, les jeux vidéo disposent désormais de véritables bandes originales à l’instar des films" (19). Parmi les classiques, on peut citer Castlevania : Symphony Of The Night de Michiru Yamane ou encore la bande-originale de Metal Gear Solid.
Cela amène à s’interroger sur la manière dont un genre musical très référencé et fortement influencé par les jeux vidéo, est parvenu à devenir lui-même créateur d’une certaine tendance dans ce même univers. En effet, plusieurs artistes associés au mouvement synthwave revendiquent l’importance des jeux vidéo et de leurs bandes originales, que celle-ci se ressente directement dans leur musique ou de manière plus indirecte (I). Cependant, depuis la sortie du jeu indépendant Hotline Miami en 2012 on constate que la tendance s’est inversée : la synthwave est devenue une source d’inspiration dans le monde du jeu vidéo. L’incorporation d’une esthétique rétro dans les jeux vidéo est de plus en plus fréquente et leurs bandes originales font souvent appel à des artistes synthwave, soit en incorporant certains titres existants, soit en leur demandant de composer une musique originale spécialement pour le jeu (II).
I – L’INFLUENCE DES JEUX VIDÉO DANS LE DÉVELOPPEMENT DE LA SYNTHWAVE
Une influence dans la construction de l’esthétique de la synthwave
L’influence des jeux vidéo sur la synthwave peut d’abord se vérifier d’une manière essentiellement extérieure ou formelle dans la mesure où le jeu vidéo a participé à la construction de l’esthétique rétro de la synthwave. Cela s’est traduit de différentes manières. Tout d’abord, un constat : plusieurs artistes se sont inspirés de l’univers des jeux vidéo pour trouver leur nom de scène. L’exemple le plus notable est sans doute celui de Mega Drive, un artiste originaire du Texas qui a directement tiré son nom de la célèbre console de Sega (20). Le duo australien Power Glove est allé chercher du côté de chez Nintendo en reprenant le nom du gant qui permettait de jouer à certains jeux de la NES en remplacement de la manette. Le groupe a été particulièrement marqué par la musique de la publicité en vantant les mérites (21). Le français Tommy ’86 a, quant à lui, trouvé l’inspiration dans le jeu GTA : Vice City (22) - dont l’action se déroule dans les années 1980 - en reprenant le nom du personnage principal Tommy Vercetti.
L’esthétique de la synthwave se décline évidemment sur les pochettes d’albums. Là encore, on peut constater que l’influence des jeux vidéo est présente. Le designer graphique italien Overglow, qui a collaboré avec Lazerhawk, Highway Superstar ou encore sur le film Kung Fury, a expliqué que l’influence des jeux vidéo dans son travail venait surtout de ses souvenirs d’enfance, il jouait beaucoup à la Mega Drive et à la Game Gear. Le logo métallique de Sega l’a fortement inspiré (23). De manière plus générale, si l’on regarde l’esthétique des pochettes d’albums du label NewRetroWave, on se rend compte que graphiquement la grande majorité d’entre elles pourraient s’apparenter à des jaquettes de jeux vidéo des années 1990 (24). Cette influence des jeux vidéo se retrouve également dans les clips. L’un des exemples les plus réussis est sans doute celui de "This means War", le titre de Volkor X, réalisé en pixel art, qui est un magnifique hommage aux jeux rétro bourré de références à la pop culture (25). C’est aussi le cas de celui de "The Video Game Champion" (26) du groupe Gunship qui fleure bon la nostalgie des salles d’arcade.
Une influence directe au niveau musical
Parfois, les jeux vidéo ont eu une influence plus directe sur les artistes puisqu’ils ont participé, d’une manière ou d’une autre, à leur évolution musicale. Cette influence connaît évidemment des degrés variables selon les artistes. Elle peut aller de la simple envie de faire de la musique grâce à l’écoute des bandes-son de jeux vidéo, à la volonté de véritablement faire de la musique inspirée de jeux vidéo.
Ainsi, l’univers des jeux vidéo rétro a pu inciter certains artistes à faire de la musique. James Kent aka Perturbator parle de l’impact de certaines bandes originales de jeux vidéo : "Le premier qui me vient à l'esprit est Akira Yamaoka, les B.O. des Silent Hill ont eu un énorme impact sur mes goûts musicaux (et peut-être aussi ma musique, même si ça reste plus discret). Sinon Yuzo Koshiro, Kinuyo Yamashita et Manami Matsumae sont de bons exemples aussi. Sinon, à part ça, l'univers de jeux comme MGS, Deus Ex, System Shock ou ces beat'em all à l'ancienne ont forcément dû m'influencer quelque part dans la création de Perturbator." (27)
Si dans le cas de Perturbator l’influence reste limitée dans sa musique, pour d’autres, elle est beaucoup plus visible. Les membres du groupe américain Dance With The Dead estiment aussi que les jeux vidéo ont contribué à leur donner envie de faire de la musique. Ils citent notamment les jeux Bioshock, Left For Dead, ou encore Alien Isolation comme sources d’inspiration (28). Quant à Glitch Black, il n’hésite guère à intégrer certains éléments provenant de jeux vidéo dans la musique : "Je puise toujours dans mon attirance pour la chiptune en saupoudrant de temps en temps des synthés de style NES ou Commodore dans ma musique. En grandissant, certaines de mes musiques préférées venaient des bandes-son de jeux vidéo comme F-Zero, les jeux Mega Man, Double Dragon, Contra, Battletoads etc. […] Je tire définitivement mon inspiration de jeux comme ceux-là." (29) Volkor X est probablement l’un des artistes les plus marqués par les jeux vidéo. Pour lui, l’envie de faire de la musique "vient des jeux vidéo auxquels je jouais gamin, et notamment de musiques de jeux sur C64. Certaines mélodies de Ben Daglish, Rob Hubbard ou Tim Follin m’ont marqué à vie. Ça m’a donné envie de faire pareil et j’ai très tôt commencé à essayer de faire de la musique avec des ordinateurs, pour plus tard m’intéresser à jouer sur des instruments plus traditionnels" (30). Il a également décidé de faire des reprises de musiques de jeux vidéo, ses premières réalisations sont sorties respectivement en septembre et en octobre 2020. Il s’agit tout d’abord de la reprise de Turrican II – un jeu sorti en 1991 sur Amiga – originalement composée par Chris Huelsbeck et de celle d’"Aquatic Ambiance", composée par David Wise pour le jeu Donkey Kong Country sur Super Nintendo (31).
La démarche initiée par Volkor X est loin d’être un cas isolé. En effet, certains artistes n’hésitent pas à rendre hommage aux jeux vidéo qui les ont marqués dans leur jeunesse. C’est le cas de Kavinksy dont l’album Outrun fait référence au jeu d’arcade du même nom sorti en 1986. Il explique le concept derrière l’album : "Outrun, c'est l'histoire d'un ado de dix-huit ans dans une banlieue de Los Angeles. […] Il passe la majeure partie de son temps sur son Commodore 64 à conduire une Ferrari Testarossa dans Outrun, le jeu vidéo de bagnoles." (32) Plus fréquemment, le clin d’œil peut se faire à travers une chanson : Jack Maniak a composé un titre qui s’appelle "Space Invaders" sur Code 403, tout comme le célèbre jeu d’arcade. L’hommage le plus appuyé est sans doute celui des compilations qui mettent en avant un jeu vidéo ou bien une console. Par exemple, les compilations Console Crusaders sorties en 2014 et en 2015 chez 30th Floor Records - Synths Of Rage (33) et Synth Fighters (34) - qui revisitent respectivement les BO de Streets Of Rage et Street Fighter avec l’aide de plusieurs artistes. Plus récemment, on peut citer le cas de Project Paula, une compilation sortie en 2017 sur laquelle plusieurs artistes synthwave – dont Volkor X et Fixions – ont célébré en musique la console Amiga de Commodore (35).
Il existe une influence encore plus directe pour les musiciens qui se revendiquent comme étant issus du courant chiptune. Il se trouve que plusieurs artistes synthwave ont débuté en faisant de la chiptune avant de faire évoluer leur son. Pour le duo Power Glove, l’influence des jeux vidéo ne se limite pas à leur nom. Elle a également eu un impact sur leur manière de composer : "À la base, nous avons commencé à faire de la chitune, en bidouillant les sons de la Mega Drive et de la Super Nintendo, plus des trucs 16-bit […] on a essayé de capturer la nostalgie des jeux vidéo des années 1990" (36). C’est aussi le cas des Américains du groupe Arcade High qui voulaient rendre hommage aux sons de leur enfance. Le son 8-bit caractéristique de la chiptune évoque pour eux les souvenirs de l’enfance et les journées passées à jouer aux jeux vidéo (37). Ils décrivent d’ailleurs leur album Pixel Passion (2013) comme une lettre d’amour aux jeux vidéo des années 1990 et au son chiptune (38). D’autres artistes n’hésitent pas à effectuer un certain retour à la chiptune le temps d’une chanson. C’est le cas de Lazerhawk, l’un des Américains pionniers du genre, qui a fait un remix de la musique du jeu Legend Of Zelda, "Underworld" (39). On peut également citer l’exemple de Mitch Murder qui a fait des remixes de titres de jeux vidéo tels que Doom (40), mais qui compose également des BO de jeux rétro imaginaires comme celle de Sprawl que l’on croirait tout droit sorti d’un jeu de Mega Drive. Même la pochette est parfaitement reproduite (41).
Que ce soit une simple inspiration esthétique ou une influence plus directe dans la manière d’appréhender la musique, les interactions entre synthwave et jeux vidéo sont nombreuses. D’ailleurs, l’une des figures du mouvement, Kavinsky, a même eu droit à son propre jeu vidéo sur Android (42). Développé avec son label Record Makers, le jeu sobrement intitulé Kavinsky, est sorti quelques mois après son album OutRrun. Il est d’ailleurs directement inspiré de l’univers de l’album, il s’agit d’un mélange de beat’em all et de jeu de course retro, dans lequel on joue le personnage de Kavinsky et où l’on peut également conduire la célèbre Testarossa déjà évoquée dans l’opus. Quant à la bande-son, elle est bien entendue signée par le musicien. À propos du jeu, ce dernier a déclaré : "Les jeux vidéo ont été une réelle source d’inspiration pour ma musique et mon univers. La sortie de mon premier album OutRun était aussi une opportunité de collaborer à la création d’un jeu vidéo basé sur mon personnage." (43) Une manière de boucler la boucle, donc.
D’ailleurs, cet exemple n’est pas marginal : si les jeux vidéo ont beaucoup marqué la synthwave, l’inverse est désormais tout aussi vrai. Surtout depuis la rencontre de ces deux univers à l’occasion de la sortie du jeu indépendant Hotline Miami en 2012.
II – L’INFLUENCE DE LA SYNTHWAVE DANS LES JEUX VIDEO
La participation de la synthwave à la définition de l’esthétique de certains jeux vidéo
On l’a vu, l’esthétique rétro des jeux des années 1980/1990 a beaucoup marqué la synthwave mais depuis quelques années, on assiste au mouvement inverse. La première catégorie de jeux à utiliser de la synthwave dans les bandes originales sont ceux que l’on pourrait caractériser de jeux d’inspiration 80’s, que ce soit dans leur esthétique ou à travers leur gameplay. Si un jeu est désormais indissociable du mouvement, c’est bien Hotline Miami. Édité par le studio suédois Devolver Digital en 2012, ce jeu d’action en 2D à l’esthétique 80’s et qui rappelle instantanément les jeux rétro a connu un grand succès, en partie grâce à sa bande originale sur laquelle, notamment, on retrouve Perturbator. Le jeu aura même droit à une suite en 2015, Hotline Miami 2 : Wrong Number, Pertubator fait encore partie de l’aventure tout comme Carpenter Brut. Perturbator raconte comment les choses se sont déroulées : "J'ai simplement reçu un message sur Facebook de la part de Jonatan Söderström, je lui ai proposé de faire des musiques pour Hotline Miami et ils ont accepté (rire). On est devenus très bons potes et du coup c'était très naturel quand ils m'ont demandé de participer à la bande son de Hotline Miami 2 : Wrong Number. J'ai trois musiques dans chaque opus et je suis même modélisé (pixelisé ?) dans les jeux, au même titre que les autres musiciens qui y ont participé." (44)
À partir de là, plusieurs jeux ont suivi cette mouvance, et même les grosses licences s’y sont mises. Ubisoft a ainsi sorti un standalone de sa licence Far Cry intitulé Far Cry 3 : Blood Dragon en 2013. Ce jeu, clairement inspiré du cinéma d’action des années 1980, est agrémenté d’une bande originale synthwave composée par les Australiens de Power Glove. Pour sa suite, Trials Of The Blood Dragon (2016), le duo – toujours aux commandes - explique avoir véritablement été inspiré par les jeux vidéo des années 1990, notamment par les musiques des menu "start" et celles des sélections de personnages (45).
Les Français sont très demandés pour la composition de BO de jeux. Volkor X a d’abord composé la BO d’un court jeu indé, Motion Twin, en 2015 (46) avant de participer à celle de Desync : un jeu de tir à la première personne avec une esthétique futuriste et bourrée de néons - en 2017 en collaboration avec Daniel Deluxe (47). Fixions a quant à lui travaillé sur le jeu Mother Russia Bleeds, un beat’em all réalisé en pixel art à la Streets Of Rage, mais en bien plus violent, sorti en 2016 : "J'ai beaucoup aimé cette expérience, ça m'a permis d'ouvrir mon univers et de renouer avec des sonorités plus sombres et sales, que j'avais bêtement réservées à mes projets metal. Le côté urbain, froid, ultra-violent mêlé de gore et des hallucinations du jeu m'a considérablement marqué et a commencé une nouvelle étape, un cran au-dessus, dans l'histoire de Fixions. On a quand même bossé dessus pendant trois ans, d'où l'empreinte forte post-MRB dans mon style." (48) On peut aussi citer le jeu indé Furi développé par The Game Bakers – un shoot’em up tout en néon - sorti en 2016. Sur sa bande-originale, le jeu a réussi à réunir plusieurs grands noms de la synthwave dont les français Carpenter Brut, qui a composé quatre titres, et The Toxic Avenger (49).
En 2016, Hyper Light Drifter le jeu d’action-RPG en 2D tout en pixels développé par Heart Machine s’est offert les services de l’Américain Disasterpeace pour sa bande originale (50). Ce dernier raconte de manière très intéressante le processus créatif qui accompagne la composition d’une BO de jeu vidéo : "Avec un jeu comme Hyper Light Drifter, c’est un peu plus simple : ce ne sont que des boucles. Les boucles sont superposées et différentes choses se produisent contextuellement lorsque vous vous déplacez dans le jeu. Donc, à certains niveaux, j'ai dû les assembler. […]. La musique est liée à votre interaction. Cela a un certain impact lorsque vous jouez, et j'ai essayé de capturer cela en imitant grossièrement la longueur des choses. Si vous jouez jusqu’au boss final et que vous gagnez, combien de temps cela prendrait-il ? Construire la bande-son, c'était un peu comme essayer de recréer cette expérience pour le joueur, même s'il l'écoute passivement. Vous devez construire une structure de chanson et trouver un ordre de piste, puis vous devez tout maîtriser." (51)
Il est également possible de mentionner Crossing Souls, un jeu indé entièrement réalisé en pixel art sorti en 2018, développé par Fourattic et édité par Devolver Digital. Ce jeu est rempli de références à la pop culture des années 1980, et a été inspiré par des films cultes de l’époque : Stand By Me, Les Goonies ou encore E.T (52). Il met en scène un groupe de cinq adolescents et l’histoire se passe dans une petite ville américaine en 1986, ce qui lui a valu le surnom de "Stranger Things du jeu vidéo" (53). Niveau sonore, là aussi on est en plein dedans, notamment grâce à la présence de Timecop1983, un artiste néerlandais très influencé par les synthés des années 1980. La partie orchestrale de la bande-originale est, quant à elle, assurée par Chris Köbke (54). Dans la même inspiration 80’s, Katana Zero (55) développé par Askiisoft et édité par Devolver Digital (encore et toujours) en 2019, un jeu d’action plateforme en 2D. La bande-originale composée par LudoWic et Billy Kiley fait là aussi parfaitement le job pour coller à l’esthétique du genre (56).
Pour finir, 198X (2019) développé par les Suédois de Hi-Bit Studios, est un jeu d’arcade qui rend hommage à plusieurs types de gameplay rétro avec une superbe esthétique pixel art et qui, comme son nom l’indique, se déroule dans les années 1980. La B.O. composée par Anton Dromberg et Daniel Rosenqvist parvient parfaitement à capturer l’ambiance de cette époque (57). Pour y parvenir, les compositeurs ont confié avoir beaucoup écouté de musiques de ces années-là afin de s’imprégner au mieux de l’atmosphère pour la restranscrire le plus fidèlement possible (58). Quant à la B.O. du quatrième opus de Streets Of Rage – la licence culte de Sega - sorti en 2020, elle contient quelques titres de synthwave, notamment grâce à la présence de Däs Mortal et Scattle, qui nous ramènent tout droit à l’ambiance des premiers volets de la saga sortis dans les années 1990.
À côté des jeux d’inspiration 80’s, la synthwave semble particulièrement bien collée à ceux qui sont estampillés "cyberpunk". Tout comme dans le cinéma ou la littérature, cet univers occupe une place à part entière dans le monde du jeu vidéo. Dans son dossier consacré aux jeux vidéo cyberpunk, le magazine retro-gamer collection a proposé une définition très appropriée de cette esthétique à savoir qu’elle comporte "des néons, des jungles urbaines délabrées d’où émergent les immeubles étincelants de grandes corporations, des cheveux teints, du cuir, des membres artificiels, des gangs de rues… Mais c’est aussi le reflet de nos préoccupations envers l’impact de la technologie et d’internet sur la société et nous-mêmes, de nos inquiétudes envers ces mégacorporations toujours plus puissantes qui dirigent un monde gangréné par la corruption et l’injustice." (59) Avec l’essor de la synthwave, on constate que plusieurs jeux cyberpunk sortis récemment intègrent cette musique dans leurs bandes originales. On peut ainsi citer le jeu d’action / RPG Defragmented (60) des studios Glass Knuckle, sorti en 2016, dont l’action se déroule dans la ville d’Entropolis où le joueur devra partir en lutte contre différentes organisations. L’esthétique cyberpunk est renforcée par une BO riche en synthé avec des titres d’Absolute Valentine, Power Glove, GosT ou encore Mitch Murder (61).
Encore plus probant est le cas de VirtuaVerse, sorti en 2020. Il s’agit d’un point’n’click cyberpunk réalisé en pixel art où l’on incarne Nathan, un jeune homme qui va partir à la recherche de sa petite amie dans un monde futuriste et dystopique. Il est à noter que ce jeu est édité par Blood Music (62), le célèbre label finlandais qui a notamment signé Perturbator, Dan Terminus et les premiers GosT. Forcément, la BO signée Master Boot Record est à la hauteur de la réputation du label en mélangeant habilement synthwave, chiptune et metal (63). Décidément, 2020 sera cyberpunk ou ne sera pas car cette année sera également celle de la sortie de Cloudpunk, un jeu développé par le studio Ion Lands, qui se déroule dans la ville futuriste de Nivalis que l’on dirait tout droit sortie de Blade Runner. L’esthétique cyberpunk / "neon-noir" est renforcée par la B.O. synthwave (64) composée par Harry Critchley, lequel nous a confié être un grand fan de genre musical (notamment de Gunship) et avoir puisé ses influences dans les films de science-fiction des années 1980 tels que Dune, Blade Runner, Tron et Lifeforce.
Mais la sortie la plus attendue était bien évidemment celle de Cyberpunk 2077. Maintes fois repoussé, le jeu a finalement débarqué le 10 décembre dernier (avec son lot de problèmes d’après les premiers retours des joueurs). Dans cette superproduction développée par CD Projekt RED (à qui l’on doit notamment The Witcher 3), dont l’action se déroulera dans la ville futuriste de Night City, on ne retrouve pas une B.O. 100% synthwave. La liste des artistes ayant contribué est assez éclectique : citons Run The Jewels, Converge, Grimes ou encore Nina Kraviz (65). Perturbator et Carpenter Brut avaient signalé leur intérêt pour participer à la bande-originale, mais le projet ne s’est semble-t-il pas concrétisé (66). En revanche, Perturbator a annoncé – via ses réseaux sociaux - qu’un morceau de musique lui avait été commandé pour l’une des pubs présente dans le jeu. Pour ce qui est des titres originaux composés par Marcin Przybyłowicz, P. T. Adamczyk et Paul Leonard-Morgan, ils ne peuvent être entièrement estampillés synthwave, même si l’on trouve des traces de musique synthétique et que certaines ambiances s’en rapprochent. Il s’agissait d’ailleurs d’une consigne claire de Marcin Przybyłowicz au reste de l’équipe, qui leur a dit expressément : "pas de synthwave s’il vous plait." Pour les compositeurs, la synthwave ne collait pas à l’esthétique du jeu car elle sonnait trop "glossy" (67). Si l’on peut saluer la volonté de ne pas céder à une certaine mode, on voit mal comment la musique d’un Pertubator, d’un Carpenter Brut ou d’un Dan Terminus pourrait être considérée comme trop "glossy"…
Enfin, il faut signaler que le mythique jeu cyberpunk Deus Ex du début des années 2000 sur PlayStation 2 a eu droit à un petit lifting de sa B.O. à la sauce synthwave à l’occasion des vingt ans de sa sortie (68). Alexander Brandon et Michiel van den Bos ont ainsi revisité certains thèmes du jeu pour leur donner une coloration plus moderne (69).
Une utilisation de la synthwave en question dans certains jeux vidéo
Aujourd’hui, l’utilisation de la synthwave est devenue régulière, que ce soit dans le monde du jeu vidéo, du cinéma ou de la télévision. Parfois, son emploi est cohérent par rapport à l’esthétique ou au sujet développé, on pense par exemple au générique du documentaire de Netflix High Score consacré à l’histoire des jeux vidéo, qui est signé par Power Glove (70). Mais parfois, on se demande si l’effet de mode n’est pas légèrement mal venu, comme dans le trailer du film de Marvel Thor : Ragnarok - à l’univers assez éloigné de celui de la synthwave - qui utilise le titre "In the Face of Evil" de Magic Sword, auparavant apparu sur la B.O. de Hotline Miami 2… À ce propos, Perturbator n’hésite pas à se montrer critique et à déclarer : "il y a de la synthwave partout, c’est n’importe quoi." (71)
Cette utilisation opportuniste de la synthwave peut également être constatée dans les jeux vidéo. Cela a déjà été mentionné par certains lors de la sortie de Blood Dragon. En effet, d’après eux, Blood Dragon serait le premier exemple d’un jeu qui se sert de l’esthétique de la synthwave simplement parce qu’elle est à la mode, en tombant finalement dans la facilité sans offrir une chance d’explorer le passé en le réinventant, alors que c’est véritablement ce que recherche le public (72).
L’univers qui semble encore le moins éloigné de la synthwave est celui des jeux vidéo qui se déroulent dans un environnement post-apocalyptique dans la mesure où il est possible de le rapprocher de la science-fiction, qui est l’une des influences du mouvement, ou même de l’univers cyberpunk. On peut citer l’exemple d’aventure post-apocalyptique Impact Winter, sorti en 2017, qui a fait appel à Mitch Murder pour composer la BO (73). Quant à Miami Night 1984, il a annoncé sur son compte facebook que sa musique serait utilisée dans le jeu de rôle post-apocalyptique Wasteland 3 sorti à l’été 2020 (74) ainsi que celle de l’américain Street Cleaner (75).
Dès lors que l’univers se rapproche de la science-fiction, par exemple lorsque l’action se déroule dans l’espace, là encore, la synthwave est souvent au rendez-vous. On peut citer l’exemple de Prey, un jeu de tir à la première personne qui se passe dans une station spatiale. La B.O. composée par Mick Gordon contient plusieurs pistes fortement influencée par la synthwave (76). Même chose pour Starpoint Gemini 3, un jeu en monde ouvert qui se déroule dans l’espace et dont la bande originale contient notamment des éléments de sythwave (77). Bien sûr, on a vu que la science-fiction faisait partie des influences des artistes synthwave, pourtant les jeux mentionnés ne semblent pas vraiment correspondre à l’esthétique du mouvement dans la mesure où ils ne mettent pas vraiment en avant un quelconque aspect nostalgique, que ce soit dans leur esthétique ou dans leur gameplay.
Il existe toutefois des exemples où l’utilisation de le synthwave interroge encore davantage. Dans le jeu d’action Just Cause 4 (2018), édité par Square Enix, l’univers n’est ni rétro, ni particulièrement futuriste puisqu’il s’agit d’un GTA-like qui se déroule sur une île des Caraïbes. Pourtant, la bande originale composée par Zach Abramson est présentée comme contenant des influences éclectiques telles que la synthwave (78). Un autre cas un peu différent est celui de la licence Wolfestein éditée par Bethesda. Il s’agit d’une série de jeux débutée dans les années 1980 dont l’action se déroule généralement durant la Seconde Guerre Mondiale. Dans le volet Wolfestein : Youngblood sorti en 2019, l’action prend place dans les années 1980, dans un monde où la France est occupée par les nazis. On voit que l’esthétique a été travaillée pour coller aux canons du rétro et dans le trailer officiel du jeu, on ne retrouve ni plus ni moins que le titre "Turbo Killer" de Carpenter Brut (79). De là à dire qu’il y a eu un certain opportunisme de la part des éditeurs pour coller à la tendance du moment, il n’y a qu’un pas…
Pour un style musical qui a moins de vingt ans – et qui n’a réellement explosé que dans les années 2010 – la synthwave a réussi à devenir omniprésente. Surtout, elle est passée d’un genre très référencé à un genre créateur d’influences. Cela est particulièrement visible dans le monde du jeu vidéo qui est intrinsèquement lié à la synthwave. Cette collusion a permis de mettre en lumière de nombreux artistes talentueux, mais elle risque aussi de créer une certaine saturation du mouvement du fait d’une utilisation de cette musique qui vire parfois à l’opportunisme. En effet, la synthwave est marquée par sa capacité à capturer la nostalgie d’une époque, à se réapproprier des souvenirs, des sensations, pour mieux les retranscrire en musique. C’est aussi la force de ce mouvement d’avoir à la fois un pied dans le passé et un pied dans la modernité, en proposant des sonorités innovantes. Aussi, l’effet de mode qui consiste à utiliser la synthwave en oubliant ce qu’est l’essence même de cette musique n’est pas sans danger. L’utilisation à tort et à travers de la synthwave pourrait ainsi conduire à un certain dévoiement de ce genre mais aussi à une certaine lassitude du public. Face à ce risque, il est important que les artistes restent fidèles à l’esthétique de la synthwave, tout en continuant à expérimenter pour continuer à faire vivre le mouvement.
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REFERENCES / SOURCES
(1) https://www.popmatters.com/synthwave-feature-list-2641449554.html?rebelltitem=1#rebelltitem1
(2) https://synthspiria.com/synthwave/
(3) http://bloodmachines.com/
(4) https://www.youtube.com/watch?v=er416Ad3R1g
(5) https://volkorx.bandcamp.com/track/john-carpenters-the-fog-volkor-mix
(6)https://www.lexpress.fr/culture/musique/kavinsky-mon-peche-mignon-aller-voir-les-reprises-de-nightcall-sur-youtube_1227025.html
(7)https://www.brain-magazine.fr/article/brainorama/42439-Perturbator-Lapocalypse-selon-Saint-Thetiseur
(8) https://thesynthsquad.lepodcast.fr/?utf8=%E2%9C%93&q=volkor
(9) https://jstrecords.bandcamp.com/album/code-403-lp
(10) https://newretrowave.com/2019/03/14/interview-with-absolute-valentine/
(11) https://www.retro-synthwave.com/music/retro-interviews/dance-with-the-dead-interview : "Some of our favorite movies include: The Exorcist, Christine, Creepshow, Trick or Treat, Manhunter, The Fly, Dawn of the Dead, Return of the Living Dead, House on Haunted Hill, The Thing, Fright Night, Halloween, Assault on Precinct 13, The Evil Dead, Escape from New York, oh man, we could go on forever!"
(12) https://gonzai.com/gost-fantome-du-passe/
(13) http://www.radiometal.com/article/perturbator-dela-de-vague,280881
(14) https://www.begeek.fr/ostgasme-special-interview-de-dan-terminus-184081
(15) https://dan-terminus.bandcamp.com/album/the-darkest-benthic-division
(16) Sur le sujet, deux ouvrages sont à signaler : VGM – Histoire de la Musique de Jeu Vidéo par Damien Mecheri (2014) et plus récemment Symphonie pour Pixels – Une Histoire de la Musique de Jeu Vidéo par Aurélien Simon (2020).
(17) https://www.francemusique.fr/culture-musicale/la-musique-des-jeux-video-un-monde-a-decouvrir-66460
(18) https://www.maisonpop.fr/musique-8-bit-kezako : "C’est une musique dont les sons sont synthétisés en temps réel par la puce audio d’une console de jeu ou générée par un ordinateur, et non basée sur des samples ou tout autre forme d’enregistrement audio."
(19) https://musique.rfi.fr/musique-electronique/20170818-musique-jeu-video-art-sons-sound-design-musical-console-heros
(20) http://www.crazyfriday-magazine.com/?p=3968
(21) https://www.retro-synthwave.com/music/retro-interviews/power-glove-interview
(22) https://daily.bandcamp.com/features/tommy-86-interview
(23) https://www.retro-synthwave.com/design/design-interviews-rsw/overglow-interview : "Most of my inspiration lays on my childhood memories. I was a hardcore Sega Mega Drive and Game Boy gamer, and I loved those dreamlike/scifi illustrations. When I think of chrome logos, I think of the Mega Drive logo"
(24) https://newretrowave.bandcamp.com/music
(25) https://www.youtube.com/watch?v=hBllqQiWT3s
(26) https://www.youtube.com/watch?v=5OWNULA5zrg
(27) https://fr.ign.com/hotline-miami-2-pc/4613/feature/perturbator-et-hotline-miami-du-sang-sur-le-beat
(28) https://www.retro-synthwave.com/music/retro-interviews/dance-with-the-dead-interview
(29) https://neonvice.com/post/134826133900/interview-glitch-black-discusses-his-recent
(30) https://synthspiria.com/synthcalendar-volkor-x/
(31) https://volkorx.bandcamp.com/track/turrican-ii-the-final-fight & https://volkorx.bandcamp.com/track/aquatic-ambience-from-donkey-kong-country
(32) https://www.lexpress.fr/culture/musique/kavinsky-mon-peche-mignon-aller-voir-les-reprises-de-nightcall-sur-youtube_1227025.html
(33) https://30thfloor.bandcamp.com/album/synths-of-rage
(34) https://30thfloor.bandcamp.com/album/synth-fighters
(35) https://projectpaula.bandcamp.com/releases
(36) https://www.gamereactor.eu/the-music-of-blood-dragon-interview/
(37) https://newretrowave.com/2016/04/29/behind-the-music-arcade-high-interview/
(38) https://arcadehigh.bandcamp.com/album/pixel-passion
(39) https://rossocorsarecords.bandcamp.com/track/lazerhawk-underworld-legend-of-zelda-remix
(40) https://mitchmurder.bandcamp.com/track/at-dooms-gate
(41) https://mitchmurder.bandcamp.com/album/sprawl-ost & https://mitchmurder.bandcamp.com/album/mech-hunter-ost
(42) https://www.villaschweppes.com/article/kavinsky-sort-son-jeu-video_a1806/1
(43) https://www.rom-game.fr/news/327-Kavinsky+a+aussi+son+jeu+video.html
(44) https://fr.ign.com/hotline-miami-2-pc/4613/feature/perturbator-et-hotline-miami-du-sang-sur-le-beat
(45) https://www.retro-synthwave.com/music/retro-interviews/power-glove-interview
(46) https://volkorx.bandcamp.com/album/badass-inc-ep
(47) https://danieldeluxe.bandcamp.com/album/desync-original-soundtrack-vol-1 & https://volkorx.bandcamp.com/album/desync-original-soundtrack-vol-2
(48) https://www.metalorgie.com/interviews/1555_Fixions_Par-mail-2017
(49) https://furi.bandcamp.com/
(50) https://music.disasterpeace.com/album/hyper-light-drifter
(51) https://daily.bandcamp.com/high-scores/disasterpeace-interview
(52) https://www.youtube.com/watch?v=AhY2D3sZWzQ
(53) https://www.lesinrocks.com/2018/02/25/jeux-video/jeux-video/crossing-souls-le-stranger-things-du-jeu-video-qui-vous-renvoie-dans-les-annees-1980/
(54) https://fourattic.bandcamp.com/album/crossing-souls-original-soundtrack
(55) https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/04/24/jeux-video-katana-zero-le-jeu-d-action-survolte-qui-psychanalyse-le-joueur_5454142_4408996.html
(56) https://wicrecordings.bandcamp.com/album/katana-zero-original-soundtrack
(57) https://store.steampowered.com/app/1265840/198X_Soundtrack/
(58) https://www.youtube.com/watch?v=uqlVjbAVdvM
(59) Magazine retro-gamer collection n° 23, septembre 2020, p. 107.
(60) https://glassknuckle.com/Defragmented/
(61) https://store.steampowered.com/app/426170/Defragmented/
(62) https://synthspiria.com/blood-music-annonce-virtuaverse/
(63) https://masterbootrecord.bandcamp.com/album/virtuaverse-ost
(64) https://store.steampowered.com/app/1291400/Cloudpunk_Soundtrack/
(65) https://cyberpunk2077.bandcamp.com/music
(66) https://www.begeek.fr/ostgasme-special-interview-de-carpenter-brut-184189 : "Entre les jeux qui sortent, les jeux qui devraient sortir… genre Cyberpunk 2077 je m’étais amusé à leur envoyer un mail pour leur dire “ouais si vous avez besoin de ma musique…” parce que c’est vrai qu’il y avait une bonne ambiance et je sais que Perturbator aussi il aimerait bien bosser dessus".
(67) https://www.gamespot.com/articles/how-cyberpunk-2077-found-the-sound-of-the-future/1100-6484607/
(68) https://alexanderbrandon.bandcamp.com/album/conspiravision-deus-ex-remixed
(69) https://www.pcgamer.com/deus-exs-composers-discuss-remixing-its-score-for-the-20th-anniversary/
(70) https://www.youtube.com/watch?v=B-a8DaF4WXw
(71) http://www.radiometal.com/article/perturbator-dela-de-vague,280881
(72) https://www.pcgamer.com/how-synthwave-music-inspired-games-to-explore-a-past-that-never-existed/ : "Blood Dragon might be the first example of a game co-opting the synthwave ethos simply because it was in vogue, but it’s by no means the last. The danger with a genre of gaming and music as narrow and hard to define as this is that its output becomes reductive, simply hitting the recognizable trappings in order to give the 'come hither' finger to a hungry audience, without offering the chance to explore a remixed past that audience is really looking for"
(73) https://www.gamereactor.eu/impact-winter-interviews-with-mitch-murder-mojo-bones/
(74) https://www.facebook.com/miaminights1984/ : "I'm excited to announce that my music was used in the new hit rpg game Wasteland 3 from Microsoft and inXile. The game honestly looks amazing and I'm honored to be a part of the project."
(75) https://fr-fr.facebook.com/StreetCleaner2099/
(76) https://www.youtube.com/watch?v=7c83xPLG8A8&list=PLzYbftNvTrZdbZ_-FKb8PsLlx5AzSfWyl&index=2
(77) https://nikolanikita.bandcamp.com/album/starpoint-gemini-3-original-game-soundtrack
(78) https://www.youtoocanwoo.com/news/2018/12/04/jc4-release
(79) https://www.youtube.com/watch?v=SNpgKytPcc4