"Un voyage à travers les Entrées Sans Portes jusqu’à la source de la création pour trouver l’essence divine de l’âme pour se souvenir de la Grande Unité Cosmique et de l’harmonie…" Un manifeste féerique qui décrit fort bien l’univers enchanteur du duo hongrois, fer de lance d’une musique païenne chatoyante. Trois ans après Metanoia, nous retrouvons Ágnes Toth et Mihály Szabo dans une forme olympique.
Malgré une pochette décevante, Aether tient toutes ses promesses : projection constante dans une rêverie addictive. Sept morceaux au compteur, autant de vignettes construites comme une suite, mus par le désir de se rapprocher de la Divinité : Gaïa, le Dieu cornu, Séléné, faites votre choix ! La nuit domine l’ensemble, une obscurité tiède. Nos peurs enfantines sont renforcées lorsque jaillissent certains motifs sombres ("Aether", "Égi Messzeségek", "Logos") et que l’incantation doucereuse devient démoniaque ("Logos"). La maîtrise est au rendez-vous, les variations d’atmosphères sont réussies bien que ténues, l’occulte s’affirme. Agnes nous conduit tranquillement vers le tombeau des regrets et nous perdons nos repères, portés par des cordes célestes et des élans de dulcimer ou de guitare. 
Monde étrange que celui des Hongrois où les créatures mythologiques sont reines, à la fois bienveillantes et effrayantes. Ici, le côté heavenly est contrebalancé par des pulsations cosmiques, ce rythme omniprésent qui nous ramène aux temps anciens. Un aspect tribal et guerrier appuyé par des cris virils ("Kaputlan Kapukon Át", "Égi Messzeségek", "A Mindenség Hívása"). L’opposition féminin/masculin est parfaite, démontrant avec finesse l’étendue du talent des deux musiciens. Aether est une synthèse de leurs efforts menés depuis déjà dix-sept ans. Un disque résolument antique, forestier, parfois world ("Aether"), chanté exclusivement dans leur langue natale. Encore un profond dépaysement, une ode au merveilleux. Il sort chez Prophecy, et sera disponible en digipack, vinyles noir et violet et coffret double CD.
