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Album
29/10/2023

The Overlookers

Videodrama

Label : BOREDOMproduct
Genre : synth-pop
Date de sortie : 2023/06/23
Note : 75%
Posté par : Sylvaïn Nicolino

L'élégance est de mise dans les sonorités mises en place sur ce deuxième album de The Overlookers. L'aspect rétro qu'on apprécie depuis Driving Fast EP est clairement intégré. On retrouve ce savoir-faire avec cette touche de modernité dans la manière dont les sons s'agencent. Toutefois, le disque va se scinder en deux catégories de morceaux : ceux qui possèdent une tonalité mélancolique forte et ceux qui s'amusent avec les gimmicks de certains tubes internationaux des années 1980.

Pour ma part, je fonds sur le premier groupe. "Red Lights" et son rythme mécanique et entraînant est une ouverture vers les breaks plus suaves et le refrain pop classiquement années 1980, soutenu par une seconde piste de voix pour ses chœurs légers. Dès l'entame assez Depeche Mode de "The most beautiful Thing", je plonge dans ce morceau et je le suis de note en note. Les pistes s'agencent magnifiquement, les détails présents prolongent le plaisir et même la fin se donne des mesures plus expérimentales qui ont leur rôle. C'est mon préféré, le plus immédiatement en accord avec mes attentes. "Night Drive" débute avec une longue partie instrumentale, sombre et céleste à la fois, l'illustration en partition d'une nuit étoilée. La dureté trouve son apothéose par un traitement des voix à contre-courant : pas de soft EBM, mais une dimension plus robotique et humaine à la fois. Belle réussite que ce morceau surprenant. "Red Lights" en version reprise élève le niveau avec des voix traitées en mode communication spatiale. Les belles nappes synthétiques font mouche. Pour finir l'album, une dernière composition idéale : "Once I had a feeling" aux harmoniques et arpèges qui accompagnent un refrain inlassablement répété.On dénichera des références ici et là ; outre Depeche Mode, j'entends du Kate Bush, du Twin Peaks, un soupçon de Kraftwerk, sans doute des choses que je n'identifie pas mais qui ont fait partie de mon patrimoine (Wham, Duran Duran ?).

Passons au volet opposé. "Cast away your Sorrow" se place du côté héroïque et se fait un peu trop tapageur pour moi ; c'est bien fichu mais ça s'éloigne trop des ambiances que j'aime. "Undercover" a sa mélodie et ses rythmiques en mode plage et détente, le mid-tempo à la manière d'un slow lascif et les paroles à double sens perturbent le jugement négatif de la première écoute car c'est un tube en puissance et qu'à force l'accoutumance m'a obligé à réviser sa position. Il est sans doute ma porte d'entrée vers cette option plus mainstream

"Song for a Loser" oscille également, la faute à un refrain trop fédérateur à mon goût, mais avec des éléments travaillés qui sont de bonnes idées. "You're nothing" tire aussi son épingle du jeu, en créant un équilibre entre la pop et la cold synthétique, et c'est en me concentrant dans un premier temps sur ce qui me plaît que je finis par trouver plus qu'intéressants les autres composants. Avec The Overlookers, j'ai parfois l'impression d'être amené là où je ne voulais pas... Rien de méchant, au contraire : c'est la force du groupe de ne pas tomber dans la facilité mais de chercher à élargir le propos du label.

Tracklist
  • 01. Red Lights
  • 02. The most beautiful Thing
  • 03. Undercover
  • 04. A heavy Price to pay
  • 05. Red Lights (Reprise)
  • 06. Cast away your Sorrow
  • 07. You're Nothing
  • 08. Night Drive
  • 09. Song for a Loser
  • 10. Once I had a Feeling