The Slow Readers Club fait partie de ces groupes rencontrant un succès spectaculaire outre-Manche, quand en France il est pour ainsi dire inconnu.
Notre premier contact avec le groupe remonte à la sortie de leur précédent album, Build A Tower, dont la parution date de 2018. Une petite bombe indie rock, pas très éloignée de l’univers d’Interpol. Le groupe avait joué au Klub à Paris, micro-salle dont la programmation est toujours de grande qualité. Le concert était excellent, le groupe montrant sur scène une énergie exceptionnelle, apportant un mordant particulier à leur titres. Sans que cela ne nous surprenne, il s’avère que les Mancuniens jouent en Angleterre dans des salles dont la jauge varie entre 600 et 1500 personnes.
Réel déficit de notoriété sur notre territoire donc, ne traduisant en rien la qualité de la production du groupe. The Slow Readers Club existe depuis 2003, d’abord sous le nom d’Omerta, et sort son quatrième album, The Joy Of The Return. Le groupe évolue dans un registre indie-rock relativement classique, sans excès de démonstration. Adoptant des formats cours, l’efficacité des titres est évidente. On rentre dans cet album avec une facilité déconcertante, ce qui n’empêche pas d’avoir envie d’y revenir. La section rythmique est d’une solidité indéniable avec une basse rappelant les faits de gloire de Simon Gallup. Les synthétiseurs sont évocateurs mais sans éclipser les guitares, ciselées et tranchantes. Le chant de Aaron Starkie reste sans conteste la marque de fabrique du groupe, apportant une touche pop particulière lorsqu’il monte dans les aigus. Les paroles, en opposition avec cette légèreté de façade, sont hantées et évoquent l’enfance gâchée, les difficultés relationnelles, le populisme en politique ou la technologie qui aliène.
Un bel album qui, nous l’espérons, saura également trouver son public en hexagone.