Les soirées parisiennes du Boucanier sont le rendez-vous d'une faune bigarée, formant corps autour d'une culture que le nouveau livre de l'organisateur et auteur veut embrasser. Goth, paru chez Camion Blanc en 2020, est le fruit d'un travail de plusieurs années et précède une nouvelle aventure analytique prévue pour 2021. Entretien avec l'auteur.
Obsküre : Thierry, tu as déjà sorti plusieurs volumes chez Camion Blanc. Quel désir, quel contexte sont à l’origine de ce nouveau livre ?
Thierry Boucanier : Le livre précédent, The Batcave, racontait les prémisses du mouvement gothique à travers l’histoire de la célèbre soirée londonienne, berceau de la mouvance post-punk, et de ses intervenants parmi les groupes les plus influents du rock gothique à présent. J’ai ensuite eu le sentiment de ne pas avoir parlé de tout ce qui entoure cette musique et cette mode vestimentaire, même si ces deux aspects représentent à eux seuls le socle de ce qu’on appelle à présent une culture ou plutôt une subculture en anglais car encore cachée, souterraine, difficile d’accès pour les néophytes (et non pas une "sous-culture" comme certains se contentent de le traduire littéralement en français, ce qui n’a pas du tout le même sens…). Dans mon premier livre, Batcave Memories, sorti il y a une dizaine d’année, j’avançais que le goth c’était avant tout et principalement la musique et les groupes. C’est vrai mais on ne peut nier l’influence artistique sur nombre de musiciens de certains tableaux, écrits, édifices architecturaux ou films. Mon ambition a dès lors été de revenir sur ces fondamentaux qui ont grandement contribué à créer l’univers gothique actuel tel que nous le connaissons, que ce soit des cathédrales médiévales, des tableaux de préraphaélites, des poèmes maudits et des romans sombres du XVIIIe siècle ou encore du cinéma expressionniste allemand et d’épouvante de la Hammer et des Universal Monsters, jusqu’à certaines grosses productions hollywoodiennes plus récentes… sans oublier bien entendu les évolutions d’une certaine frange de la mode, depuis la Renaissance jusqu’aux écoles de stylistes anglais des années 1980, en passant par les vêtements punks de Soho. Mais ce travail de recherche fut passionnant et même si je connais bien le sujet, étant présent et actif depuis les tout débuts du mouvement à Londres et à Paris et ayant observé ses différentes évolutions, j’ai trouvé très enrichissant et instructif le fait de vouloir aller plus loin sur ce sujet, afin de mieux appréhender le mouvement dans sa globalité. Je me suis beaucoup documenté, j’ai relu tous les grands classiques de la littérature dite gothique, j’ai revisité nombre de lieux chargés d’histoire comme la basilique de Saint-Denis par exemple ou la galerie des chimères de Notre-Dame de Paris avant sa fermeture au public, vu beaucoup d’expositions, visionné des dizaines de films comme l’intégrale de ceux sur Dracula ou Frankenstein. Cela m’a aidé à m’imprégner totalement du sujet que j’avais choisi de développer, afin de démontrer que la culture gothique existe bien et qu’elle ne se réduit pas aux frasques de Marilyn Manson ou aux faits divers dans les journaux de quelques illuminés soi-disant satanistes. Ce mouvement artistique est tellement riche et complexe que je me devais de partager cette passion qui m’anime depuis plus de trente ans.
Le choix d’intituler ton ouvrage Goth est une posture frontale. Envisageais-tu dès le départ de le titrer ainsi ?
Oui c’était tout à fait délibéré de mettre en avant ce titre, Goth, qui résume si bien cet univers à travers ses différentes facettes. On parle d’architecture gothique, d’alphabet et de lettres gothiques, de tribus goths, de littérature gothique, de cinéma gothique, de mode et de musique gothique, et bien entendu rien ne disposait à la base tous ces termes similaires et évoquant cependant des domaines très variés, de se retrouver dans le même ouvrage sauf en tissant des liens entre eux et en démontrant finalement leur étroite intrication. Ce ne sont pas que des homonymes, en fait : ils font partie d’un ensemble plus vaste qui petit à petit a récupéré ses codes épars afin de créer de toutes pièces une nouvelle culture sombre. Elle ne cesse de se développer et de s’enrichir de nouveaux apports artistiques même si la musique en reste le pivot central. Chaque groupe dit gothique possède ses propres influences littéraires, cinématographiques, architecturales, qui ressortent dans ses textes et sa musique et que le public s’est approprié par la suite. Bauhaus a peut-être permis pour certains de redécouvrir un courant artistique allemand et le cinéma expressionniste du début du XXe siècle, Alien Sex Fiend, les films d’horreur des années 1950 ; Christian Death, des auteurs comme Lautréamont ou Beaudelaire, tandis que Siouxsie apportait une nouvelle image plus sombre et décomplexée issue du punk et que Joy Division nous faisait partager une vision post-punk du monde noire et désabusée héritée des villes minières du nord de l’Angleterre. C’est la fusion de tous ces éléments qui a façonné petit à petit un univers aux ramifications multiples qui ont souvent pour point commun et origine cet homonyme, Goth. Il ne pouvait qu’être le titre de cet ouvrage abordant ce vaste sujet par le biais de différents chapitres consacrés consécutivement à l’étymologie du mot, l’architecture, l’art, la littérature, le cinéma, la musique et la mode. Le mot Goth évoque pour le grand public de l’appréhension, du dédain parfois, de l’incompréhension surtout. Déjà, à la Renaissance, il désignait l’art des cathédrales jugé barbare et grotesque en comparaison à l’art antique gréco-romain considéré comme noble. Le terme a souvent été malmené au cours de l’histoire. Il évoque à la fois des tribus barbares sanguinaires, des gargouilles et des chimères étendant leurs ombres inquiétantes sur les façades d’édifices médiévaux, des romans et des films d’épouvante. Leur action se situe régulièrement la nuit dans de vieilles ruines inquiétantes renfermant de terribles secrets et des monstres cachés dans l’obscurité, des œuvres d’art mélancoliques et parfois sinistres, une musique sombre et une mode étrange – bref : un ensemble pouvant paraître hermétique au commun des mortels.
Cet ouvrage est destiné en même temps aux néophytes qui souhaitent comprendre un peu mieux ce milieu parfois difficile d’accès et en décoder certains apports et constituants, qu’aux habitués des ambiances sombres qui aimeraient se replonger dans leurs souvenirs ou pourquoi pas redécouvrir un groupe de musique ayant marqué le mouvement, avoir envie de visiter une exposition sur Jérôme Bosch ou les préraphaélites, rouvrir un vieux livre d’Edgar Poe ou de Bram Stoker, revoir un classique du cinéma d’horreur ou passer le seuil d’une vieille église gothique oubliée pour en admirer tout simplement l’architecture.
Ambitionner la photographie d’un mouvement aussi informe et chargé en codes que le gothique, n’a-t-il pas eu un côté anxiogène, au moins au début de ton travail d’écriture ?
Si bien entendu, lorsque j’ai démarré l’écriture de Goth, j’ai eu la sensation d’être parfois dépassé par l’immensité de la tâche qui m’attendait. Vouloir parler à la fois d’architecture, d’art, de littérature, de mode ou de musique dans le même ouvrage était plutôt ambitieux et nécessitait en amont un travail de préparation et de documentation très important. Il existe tellement de spécialistes de chaque domaine qu’il serait facile de s’attirer des critiques à la moindre erreur ou inexactitude. C’est pour cela que j’ai vraiment pris le temps de me renseigner, de lire, de voir, de comprendre, avant d’écrire, et cela fut passionnant et très enrichissant. Ce livre a nécessité plus de deux ans de recherches et d’écriture et le résultat final me semble plutôt complet et convainquant même si l’on ne peut être totalement exhaustif sur un sujet aussi vaste. Il ouvre en tout cas la voie à la réflexion et développe de nombreuses pistes pour explorer plus encore cet univers foisonnant d’artistes tous plus remarquables les uns que les autres. J’ai mis plus de trente ans à tenter d’appréhender ce milieu dans sa globalité et j’en découvre encore tous les jours, que ce soit dans l’art, la littérature ou la musique. Je pense que cette recherche demeure sans fin tant que la curiosité est présente ainsi que l’envie de découvrir le travail de tous ceux qui ont contribué à façonner cette partie sombre de l’histoire de l’art en général. Il faut garder l’esprit ouvert et avoir toujours soif de nouvelles découvertes. Dans dix ou vingt ans, qui sait ce que cet univers pourrait nous réserver comme surprises ou comme artistes de tous bords à découvrir encore ?
Y a-t-il une dimension de la mouvance à laquelle tu te sentirais le plus attaché, personnellement ? La musique domine-t-elle comme le public pourrait le croire, ou finalement, prends-tu la mouvance comme un tout indivisible ? Est-ce ce dernier sens que tu souhaites voir le public donner à ton ouvrage (ou pas) ?
C’est bien entendu la musique qui m’a amené vers ce que personne ne considérait encore comme un mouvement au début des années 1980. Ce milieu était si intimiste alors que peu de personnes en avaient connaissance. Internet n’existait pas, il fallait être vraiment motivé pour connaître les groupes et aller aux concerts et aux soirées. Entendre quelqu’un te parler de Baudelaire en soirée gothique entre un morceau de Siouxsie ou des Sisters Of Mercy te paraissait totalement absurde jusqu’à ce que tu découvres que certains poèmes de cet auteur découvert sur les bancs de l’école figuraient sur la pochette du dernier disque que tu avais acheté. Pourquoi untel faisait figurer une gargouille ou un vampire sur sa pochette de disque ou un autre arborait des signes cabalistiques ou ésotériques sur le tee-shirt de son groupe préféré ? Pourquoi est-ce que les films oubliés de la Hammer revenaient à la mode et que certains s’habillaient en noir, déchiraient des collants pour s’en faire des tee-shirts ou se maquillaient comme s’ils venaient de sortir d’un film d’épouvante tout en fréquentant assidument les cimetières parisiens et londoniens et les vieilles églises ? Il existe bien sûr un effet de mimétisme d’avec les chanteurs, chanteuses et musiciens en vogue alors tels Sid Vicious, Dave Vanian, Robert Smith, Peter Murphy, Siouxsie, Nick Cave, Nik Fiend, Andi Sex Gang, Ian Astbury, Jonny Slut, etc…Les groupes ont toujours fait la mode, parfois aidés par des stylistes/producteurs comme Malcom Mc Laren et Vivienne Wetwood par exemple. Et la mode s’est inspirée de l’histoire, de la Renaissance, de l’Antiquité, des barbares, des pirates, des tribus primitives… Il s’agit toujours d’une évolution. Rien ne se crée, tout se transforme. Les néoromantiques qui ont succédé aux punks ont été eux même supplantés par les gothiques qui en ont récupéré la plupart des codes vestimentaires. Et sans Bowie, les New York Dolls ou le Velvet Underground, le punk n’aurait sans doute jamais émergé. Et chaque artiste apporte sa propre sensibilité et ses références littéraires et cinématographiques. C’est certainement de là que tout est venu. Après avoir acheté le premier album de Christian Death et avoir lu le livret intérieur, je me suis procuré Les chants de Maldoror de Lautréamont. Le morceau "Bela Lugosi" de Bauhaus, quand il est sorti, m’a donné envie de me replonger dans l’ambiance des vieux films de vampires et d’épouvante. Les Virgin Prunes m’ont attiré vers les cultures tribales et le paganisme, le Southern Death Cult dans les rites des tribus amérindiennes et les Sisters Of Mercy dans l’Enfer de Dante. Et tout cela m’a donné envie de remonter en haut des tours de Notre-Dame pour aller voir les chimères de Viollet le Duc et d’en savoir plus sur les cathédrales gothiques. Qu’est ce qui pouvait bien relier ces mots, ces homonymes, qui se prononçaient de la même manière mais n’avaient pas la même signification ou origine ? Pourquoi est-ce que la musique que j’écoutais était qualifiée de "gothique" ? Ce n’est probablement pas un tout indivisible, non. On peut écouter les Sisters Of Mercy, aimer danser sur ses morceaux préférés en soirée ou en concert, et ne rien connaitre à la littérature anglaise du XVIIIe siècle ou aux cathédrales médiévales. Mais je pense que c’est dommage et qu’on passerait à côté de quelque chose qui fait qu’on peut à présent parler de culture à part entière et non plus d’un simple mouvement musical né des cendres du punk.
Quelles ont été les parties de ton livre que tu estimes avoir été les plus difficiles à coucher ? Et pour quelles raisons ?
La partie sur l’architecture m’a demandé énormément de travail de recherche pour retracer l’histoire des bâtisseurs de cathédrales et leurs motivations, sans non plus faire un livre centré sur ce domaine précis. Et comme j’aime voir de moi-même ce dont je parle car c’est souvent source d’inspiration j’ai pris le temps de visiter beaucoup d’édifices de cette période et parcourir Paris à la recherche des vestiges de l’art gothique. J’ai visité par exemple pour la première fois la basilique Saint-Denis, la toute première considérée comme gothique dans l’histoire de l’art, et j’y ai passé un après-midi entier à observer chaque détail, prendre des photos et des notes. Je me suis totalement investi dans mes recherches à courir d’expo en expo et à ressortir toute ma bibliothèque traitant de ce sujet. Je maitrisais plutôt bien le sujet sur la littérature, ayant déjà dévoré depuis longtemps tous les classiques du genre, ainsi que celui sur le cinéma et la musique bien entendu, organisant des soirées et des concerts de ce type depuis 1985 et mixant régulièrement dans les soirées gothiques parisiennes. Le chapitre sur la mode a été plus compliqué à imaginer, ne sachant pas trop comment l’aborder au départ sans commencer tout de suite avec la mode punk et la boutique de Vivienne Westwood à Soho, qui a certes énormément marqué ce mouvement précurseur et initiateur du gothique. Puis il m’est venu l’idée de retracer l’histoire de l’utilisation du noir dans la mode qui demeure le grand standard chez les gothiques encore aujourd’hui. Et le noir inspire bien sûr la crainte. On parle de la nuit, de l’obscurité et de ses dangers, mais aussi de la mort, du deuil. Bref, tout s’est alors enchainé et est devenu parfaitement logique. Et les liens avec le cinéma ont ensuite parus évidents. Le Mal y est toujours représenté par des personnages vêtus de noir. Et la mode gothique aime jouer sur ces clichés et se faire peur. Au final aucun chapitre n’a représenté de difficultés particulières mais certains ont demandé plus de recherches et de réflexion. Mais je n’écris jamais un chapitre de manière linéaire. J’aime revenir sur un autre chapitre de temps en temps, au gré de mes envies ou découvertes, et compléter chacun d’entre eux petit à petit jusqu’à ce que l’ensemble me paraisse cohérent.
Quel est ton sentiment actuel sur le moral des scènes sombres, de par la pause forcée des évènementiels en station debout ? Que te disent en substance les artistes et les autres acteurs de la chaîne du spectacle vivant ?
Cette crise sanitaire est bien sûr une véritable catastrophe pour le monde du spectacle et de la nuit en général. La plupart des catégories professionnelles sont bien sûr touchées mais le secteur le plus oublié et en difficulté reste celui des concerts et des discothèques. Depuis mars 2020, aucun concert n’a pu avoir lieu et comme tous les autres organisateurs dans le secteur de l’évènementiel, je passe mon temps à reculer les dates de concerts prévues en accord avec les groupes et les tourneurs, ce qui devient de plus en plus difficile car tout est concentré à présent sur le second semestre 2021 et il devient compliqué de trouver une date convenable pour tout le monde qui ne soit pas déjà prise par un groupe similaire ou un acteur du milieu concurrent. La concentration crée une concurrence qui se ressentait moins avant. Et les groupes sont bien entendu dépendants de tournées importantes qui sont ordonnées de manière pratique par rapport aux villes et pays dans lesquels ils se produisent. De plus, nous sommes à ce jour toujours dans le flou le plus total quant à une réouverture éventuelle des lieux de vie nocturne. Les billets de concerts ne se vendent plus car l’incertitude de l’annulation pèse toujours sur les évènements. Nous n’avons jamais été confrontés à une telle situation et il est assez compliqué d’y faire face mais mon sentiment est que les groupes gardent le moral pour l’instant et ont hâte de retrouver leur public. Après, il faut que les lieux qui sont censés les recevoir puissent tenir le coup financièrement et humainement parlant et puissent, espérons-le, rouvrir très prochainement une fois que cette crise sera derrière nous. De nombreux concerts sont toujours en prévision de mon côté, rien n’a été annulé et ils auront lieu dès que la situation et les disponibilités de chacun le permettront. Nous gardons le moral pour pouvoir tous revenir sur le devant de la scène dès que possible.
Goth – Histoire d’une Subculture est préfacé par Valor, de Christian Death. Pourquoi avoir choisi cet acteur des scènes sombres pour cet exercice et comment qualifierais-tu le lien qui t’unit à lui et à son Christian Death ?
Je connais Valor depuis les années 1980 et ai toujours été un grand fan de Christian Death.
Ce groupe représente pour moi la quintessence et l’âme du mouvement gothique. Il a de plus la chance d’avoir traversé les époques et d’être toujours en activité malgré les polémiques incessantes du public entre les changements de line-up et de chanteurs. Je ne fais pas de différence personnellement entre le Christian Death de Rozz Williams et celui de Valor. C’est le même groupe avec la même sensibilité. Rozz n’est malheureusement plus de ce monde et sans Valor, le groupe n’existerait plus et nous serions passés à côté de quelques pépites incontournables. Valor est un ami, tout comme Maitri. Ils sont tous deux adorables et très proches de leur public, toujours disponibles et souriants, ce qui est loin d’être le cas de tous les groupes que j’ai côtoyés. À chaque fois qu’ils sont à Paris, nous passons un moment ensemble à nous promener à Montmartre, découvrir des restaurants ou des bars, faire du shopping et discuter de plein de sujets divers. De plus, énormément de groupes crachent sur le terme "gothique" pour désigner leur musique, qui est considéré comme péjoratif par les journalistes et la mauvaise presse depuis que quelques artistes bien connus ont tenté avec plus ou moins de succès d’en récupérer certains codes d’une manière parfois peu avantageuse. Ce qui n’est pas le cas de Valor qui accepte bien volontiers ce terme, puisque c’est ainsi que son public aime à désigner sa musique en Europe (du death rock aux Etats-Unis). De plus, Valor a une culture très étendue dans de nombreux domaines et une certaine spiritualité éclairée. Le choix a donc été évident de lui demander d’écrire la préface de mon livre sur la culture gothique et je suis très heureux qu’il ait accepté. C’est un honneur d’associer un tel nom à l’un de mes ouvrages.
Que doit-on attendre de ta part pour 2021 ?
Le grand confinement de 2020 lié à la crise sanitaire m’a donné le temps et l’envie de vouloir écrire à nouveau, ce dont j’ai du mal à me passer trop longtemps de toute manière, et j’ai choisi de développer cette fois le sujet du Diable, de l’enfer, des figures du Mal et de la Mort à travers leurs multiples représentations iconographiques, de l’Antiquité jusqu’à nos jours, en passant bien sûr par la période médiévale en Europe qui les a mises à l’honneur dans de multiples domaines artistiques. Ce livre aura pour titre Inferno, en référence à Dante bien sûr, et sortira toujours chez Camion Blanc début 2021 puisqu’il est à présent terminé. Je considère ce nouveau titre comme un complément à Goth en fait, puisqu’il développe de manière beaucoup plus précise certains passages déjà abordés dans les chapitres sur l’architecture et l’art, tout en expliquant les origines du mal et de l’enfer à travers les civilisations qui l’ont intégré à leurs mythologies et les religions qui en ont récupéré les fondements. Il sera développé en chapitres traitant différentes approches du sujet à travers les arts plastiques ou premiers bien entendu, mais aussi la musique et le cinéma entre autres, et sera très largement illustré.
À côté de cela, je développe une collaboration avec une autre maison d’édition sur plusieurs titres à venir en 2021 traitant d’ésotérisme, de spiritualité et de développement personnel basés sur d’anciens rituels, souvent oubliés de nos jours, de civilisations disparues. Sans compter tous les concerts en prévision et la soirée anniversaire des trente-cinq ans du Boucanier qui a dû être décalée mais aura également lieu dès que possible. Bref, 2021 sera une année bien chargée déjà en ce qui me concerne (sourire).
____
Thierry Boucanier - Goth
Camion Blanc, 2020
Broché, 524 p.