Les projets musicaux inspirés par une esthétique 80’s ont le vent en poupe depuis quelques temps déjà. Ce vent de nostalgie retro s’est même infiltré dans la pop culture, et le succès de la série Stranger Things n’y est certainement pas étranger. Pour autant, parmi la multitude de sorties qui se revendiquent affiliées à ce courant, la qualité laisse parfois à désirer et on peut se demander où se situe la frontière entre l’opportunisme et le véritable attrait artistique.
C’est la question qui se posait au moment de découvrir le nouvel album du duo américain Vandal Moon, qui se présente comme étant inspiré par le son de la scène post-punk et darkwave du début des années 1980. Ces derniers ne sont pourtant pas des nouveaux venus, mais leur son a considérablement évolué pour devenir de plus en plus marqué par les 80’s, leur esthétique aussi. Il n’y a qu’à voir la pochette de leur album précédent Wild Insane (2018).
Dès les premières notes de "Hurt", il faut bien avouer qu’il est difficile de résister à l’aspect très accrocheur du morceau, on pense fortement à She Wants Revenge, surtout sur le refrain. Cette impression perdure sur le morceau suivant, "Dead", sur laquelle la voix de Blake Voss rappelle encore plus celle de Justin Warfield. On apprécie aussi l’ambiance qui se fait un peu plus gothique sur "Black Kiss" ou encore les nappes de synthés qui déferlent sur "We are electric". En revanche, certains clichés sont difficiles à éviter, on zappera la ballade "We live Forever", sirupeuse à souhait, ou au contraire le côté trop forcé de "Wicked World" qui a du mal à convaincre.
À l’issue, Black Kiss laisse une impression en demi-teinte. La plupart des titres sont plutôt réussis et accrocheurs, même si le disque s’essouffle un peu sur la fin. La voix est bonne, la production de qualité. Pourtant cet album ne parvient pas à nous faire chavirer complètement, sans doute la faute à des sonorités manquant d’originalité. Au final, il manque à l’ensemble ce petit supplément d’âme qui donne envie d’y revenir.
