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Album
09/04/2020

Velvet Kills

Bodhi Labyrinth

Labels : Icy Cold Records / Manic Depression Records / Unknown Pleasures Records
Genre : cold rock / post-punk electro
Date de sortie : 2020/03/07
Note : 85%
Posté par : Sylvaïn Nicolino

Le duo Velvet Kills connaît son affaire. Leur post-punk a tous les attraits du genre et leur album précédent Mischevious Urges les avait révélés, notamment avec l'appui du clip pour la reprise de Joy Division "Shadowplay".

Les claviers sont dans la gamme basse dès l'introductif "Bitch Face", tandis que les rythmiques synthétiques brossent le passage du temps. La voix de Su Eko (Susana Santos) ronronne et caresse, avec un peu de cette rugosité qui donne la dimension inquiétante ("The Key", "Bitch Face"). Les mélodies s'installent, développant des harmoniques qui frôlent régulièrement le tube de stade dance-rock ; mais Velvet Kills est plus sombre que Yeah Yeah Yeahs et le premier Austra, plombant l'ambiance et gardant le drapé noir qui les camoufle dans l'obscurité. La façon dont la voix est susurrée et soufflée rejoint la manière de Mona Soyoc ou de Siouxsie Sioux pendant "Cash & Move", dégageant une sensualité que le reste des parties met à distance, jouant ainsi la partition du désir (cf. clip ci-dessous). La futilité des rires caricaturaux sur les trépidations finales de ce titre disent tout le mal qu'on peut penser d'un monde régi par la course à l'argent.

Cette musique cold electronique nimbée de post-punk poursuit parfois les travaux d'un Frank Tovey ("Hangover Calling"). La répétitivité de la basse dresse un engin de combat fatal avec "In the Goldmine", de la teneur de ceux de Light Asylum (un titre à rapprocher de "Dark Allies"). Les guitares accrochent leurs riffs aigrelets.
C'est pourtant "Noise" qui crée le choc : cette musique dark electronique martiale pose un constat implacable, rehaussé de chœurs fantastiques. Les Lisboètes Harris Iveson et Susana maîtrisent ce qu'ils donnent à voir, puisque c'est aussi elle qui a réalisé la pochette ; pour les clips, ils se sont entourés d'Antonio Colombini et Alan Deprez, tout en supervisant les images produites, et trois des meilleurs labels du genre se partagent cette sortie.

Un regret ? Il n'y a que six titres. Toujours cette idée de teasing de la part de Velvet Kills : il faudra s'habituer à en vouloir plus, et se contenter de ce qu'ils offrent.

Tracklist
  • 01. Bitch Face
  • 02. Cash & move
  • 03. In the Goldmine
  • 04. Noise
  • 05. The Key
  • 06. Hangover Calling