Décidément, le Néo-Zélandais Wax Chattels ne fait pas de la musique pour te caresser dans le sens du poil de kiwi. Amateurs exclusifs de pop commerciale au volant de votre fourgonnette bleu-CRS, fuyez ventre à terre ! Clot bastonne, matraque, martèle, crisse et ça schlinguasse des aisselles, te masse violemment la turbine à chocolat et ta tagliatelle fait diabletelle, t’as les gougouttes qui s’affolent et ta montée de lait se transforme en geyser.
Non mais ces riffs de synthés hyper agressifs, dissonants, larsenants et qui martèlent la tête façon sismothérapie à vous arracher les derniers poils du cuir chevelu, le tout associé à ces voix cathartiques excitées-irritantes tour à tour masculine et féminine, c’est brutal quand même. Si t’es pas super énervé par l’état du monde actuel, t’écoutes Wax Chattels et t’as envie de faire la révolution, direct Anderlecht ! Même ton chat qui te fait l’honneur d’être choupinou-câlinours sur tes genoux, ça te gonfle menu, et t’as l’envie subite de l’envoyer valdinguer par la fenêtre du douzième étage. C’est ça Wax Chattels. Et quand Amanda Cheng gueule dans sa langue de niakwé * (bah quoi, Zemmour pollue à la télé tous les jours et moi je n’aurai pas le droit d’employer un terme à caractère raciste ??), t’as juste envie de lui dire : TA GUEUUUUUULE !!!!! Bref. Vous l’aurez compris, l’écoute de ce disque n’est pas franchement agréable, mais ça balance la purée sans états d’âme avec rage et sincérité et c’est ça qu’est bon !
Un petit côté Neptune (noise-rock de Boston, si tu connais pas, t’es pas digne de lire Obsküre) mais produit par le duo Kap Bambino, des uppercuts à la Dèche Dans Face (groupe Bordelais qui traite Zouzou de niqueur de mamans) et une tension que maîtrisait ou exploite encore fort bien des groupes français tels que Sun Plexus 2, Bästard ou Electric Electric.
À partir de "No Ties" et jusqu’à la fin, t’es pris à la gorge, Wax Chattels ne te lâche plus, il te cautèle la rate jusqu’à Neufchâtel, un premier orgasme sur "Spanners & Implements", asphyxiophilie sur "An Eye" hurlé d’un ton guttural et vengeur et petite mort finale sur "You were right". Un disque passionnant déconseillé aux malades mentaux. Quoiqu’un électrochoc de ce type puisse peut-être avoir un effet bénéfique sur les tarés de tous poils, sait-on jamais ?
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* (NDLR : puisque nous vivons une époque (formidable) où il faut tout expliquer, la rédaction rappelle ici le concept de troisième degré, le petit côté plaisantin [assumé] de son trop gentil rédacteur et réaffirme ici même leur amour commun de tous les humains sans exception aucune et notamment liée au critère ethnique - en résumé : vive l'évidence.)